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25 décembre 1831 - Numéro 9
 
 

 



 
 
    

Le Globe, après avoir rendu compte et cité quelques passages de l’ Histoire des colonies pénales d'Angleterre, par M. Ernest de Blosseville, termine ainsi son article :

L'Angleterre a jeté le réseau qui unit Londres à Georges-Town, les deux pôles communient, le jour de l'association universelle luira bientôt ; il arrive !… Et cependant la guerre existe encore, la guerre exerce encore ses ravages. Chassée des camps d'où les hommes se retirent, elle s'est jetée dans les rangs des industriels. La concurrence a succédé à la conquête militaire ; mais la concurrence est la guerre, car elle soumet l'homme à l'exploitation de l'homme : elle ruine le pauvre et enrichit le riche, elle tue le faible et fortifie le fort, elle écrase le travailleur et soulage l'oisif. La guerre existe, car… les bourgeois et les prolétaires, les maîtres et les ouvriers, les hommes et les femmes, tous se croient des droits, des intérêts divers, tous se craignent, se maudissent, se froissent ! La guerre existe encore !... Et cependant l'heure de l'association universelle a sonné…

Que les bourgeois aiment les prolétaires, ils les éclaireront, les enrichiront, et les prolétaires leur rendront les joies du cœur et de l'esprit et de la fortune.

Que les négocians aiment les ouvriers, ils les associeront à leur œuvre… et les ouvriers travailleront avec plus d'ardeur, augmenteront la richesse des négocians en même temps que la leur. Et alors… on ne verra plus des bourgeois consommer sans produire, et des prolétaires produire sans consommer ; on ne verra plus des négocians exploiter impitoyablement la misère et le besoin de leurs ouvriers, ni d'ouvriers conspirant la révolte sourde et à main armée, et la ruine de leurs négocians... Et alors la paix régnera dans l'état : l'oisiveté sera honteuse et le travail honoré…

 

 

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