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4 août 1833 - Numéro 31
 
 

 



 
 
    

Au Même.

Lyon,1e 26 juillet 1833.

Monsieur,

Depuis quelque temps en butte aux imputations les plus calomnieuses, et voulant, une fois pour toutes, renvoyer la calomnie à son auteur, nous empruntons la voie de votre journal, pour rétablir les faits dans toute leur vérité. Dans le dernier N° de votre journal, qui a paru dimanche 21 juillet, vous annoncez qu’un interdit a été lancé sur notre fabrique. Les auteurs de cette mesure auraient dû, ce nous semble, en expliquer les motifs ; elle était assez grave pour mériter cette peine. Mais dans l’impossibilité d’en trouver un seul, on s’en est passé, et l’on est arrivé droit au but. Dans cette circonstance, nous ne croyons pouvoir mieux faire que d’en appeler à la bonne foi des divers chefs d’atelier que nous occupons depuis nombre d’années, sans aucune interruption, et sans avoir jamais eu, avec aucun d’eux, la moindre discussion pénible sur quelque sujet que ce puisse être. Loin de là, nous sommes à même de prouver que tous ceux qui l’ont voulu ont fait de bonnes affaires avec nous ; la preuve la plus irrécusable de ce que nous avançons, c’est que tous, ou presque tous les chefs d’atelier que nous occupons sont attachés à notre maison depuis quatre à cinq ans ; et certes, s’ils eussent eu des motifs de plainte contre nous, ils nous eussent quittés depuis long-temps. Nous reprocherait-on de nous être refusés à une augmentation lorsqu’elle nous était imposée avec une violence vraiment inouïe, et lorsqu’elle devait peser sur des pièces commencées et dont les prix avaient été fixés d’un commun accord ? Nous ne le pensons pas, plusieurs de nos maîtres sont convenus eux-mêmes que cette prétention était absolument en dehors du droit commun. Mais, tout en refusant de souscrire à des prétentions injustes, nous avons toujours déclaré que nous étions prêts à faire droit à de justes réclamations, et nous l’avons prouvé en donnant les nouvelles pièces avec une augmentation qui a pleinement satisfait les maîtres de bonne foi. Voilà, Monsieur, où se réduisent tous les bruits mensongers que l’on a fait courir sur le compte de notre maison. Au besoin les preuves ne se feront pas attendre.

Nous attendons de votre impartialité, Monsieur le rédacteur, l’insertion de la présente lettre dans le premier N° de votre journal.

Agréez, Monsieur, etc.

Besset et Bouchard.

 

 

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