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17 novembre 1833 - Numéro 46
 
 

 



 
 
    
 

Au rédacteur.

[7.2]Monsieur,

Veuillez, je vous prie, insérer dans votre prochain numéro les idées que m’a inspirées la condamnation que j’ai subie à l’audience des prud’hommes, le 31 octobre 1833.

Premièrement, un négociant peut-il avoir plusieurs prix pour le même article ? Les prud’hommes m’ont condamné à n’être payé qu’à raison de 4 fr. l’aune des manteaux que j’ai fait chez M. Raisin (métier disposé pour M. Troubat, négociant) ; cependant M. Vanaret travaille aussi pour M. Troubat les mêmes métiers de manteaux en 700, et reçoit le prix de 4 fr. 50 c. les trames dévidées ou non dévidées. Pourquoi y a-t-il différence de prix pour moi ? Est-ce parce que le conseil des prud’hommes ne peut pas forcer un négociant à n’avoir qu’un seul et même prix pour le même article ?

Après les journées de Novembre, les prud’hommes se récriaient que MM. les négocians avaient plusieurs prix pour le même article ; pourquoi le tolèrent-ils aujourd’hui ?

Il y a eu pourtant assez d’ordonnances royales et autres pour le conseil des prud’hommes. Des promesses ont été faites pour remplacer le tarif par une mercuriale, et tarif et mercuriale, tout a été vaines promesses et rien de plus.

Je me suis permis de vous écrire pour que le public juge si un négociant peut avoir plusieurs prix, et savoir si le conseil des prud’hommes ne peut pas forcer ce dernier à n’en avoir qu’un seul pour les métiers faisant le même article.

Je suis, etc.

charpy, compagnon ferrandinier,

Chez M. Bofferding, rue des Tables-Claudiennes, n° 12, au 2e.

Note du rédacteur. – Nous insérons volontiers la réclamation de M. Charpy, afin que le public soit juge dans cette contestation, mais nous devons lui rappeler que le conseil ne peut condamner le maître à payer plus que le prix marqué sur le livre, sauf les conditions particulières entre maître et ouvrier.

 

 

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