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5 janvier 1834 - Numéro 53
 
 

 



 
 
    
 

Lyon, 28 décembre 1833.

Monsieur le rédacteur,

J?ai recours à votre extrême obligeance pour l?insertion de la réclamation suivante :

Les membres de la société d?échange s?intitulent Disciples de Fourier, et je trouve sur une des cartes d?entrée à leurs séances : Réforme industrielle et commerciale, désignation que le public de Lyon a pu lire sur les cartes que j?ai délivrées récemment, et qui est aussi le titre de notre journal. Je ne pense pas que l?intention de ces messieurs soit de faire croire, à l?aide de ces ressemblances dans les mots, qu?il [6.2]y en ait également dans les choses. Sans prétendre, en aucune manière, jeter de la défaveur sur leur entreprise, je prendrai la liberté, toutefois, de repousser leurs prétentions. Non ! les membres de la société d?échange ne sont pas les disciples de notre maître, pas même celui d?entre eux qui se donnait jadis comme l?auteur des ouvrages de Fourier, parce qu?il le croyait mort, et que ses idées lui semblaient bonnes. Ce qu?ils appellent leur système est en effet une idée empruntée à la théorie sociétaire ; mais ce n?est pas une raison pour qu?ils cherchent à établir entre eux et nous une solidarité que nous n?admettons en aucune manière. Nous protestons donc formellement contre cette assimilation de leur entreprise de commerce à notre ?uvre toute sociale. Nous espérons que le public ne confondra pas le système d?échange avec le système de Charles Fourier, et qu?il ne considérera pas comme disciples de notre maître des personnes que M. Fourier n?a jamais avouées, et parmi lesquelles se trouve l?auteur de l?usurpation peu honorable que j?ai rapportée plus haut.

Agréez, monsieur le rédacteur, l?assurance de la parfaite considération de votre très humble serviteur.

A. BERBRUGGER,
Disciple de Fourier, au nom de ceux de Lyon.

 

 

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