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19 janvier 1834 - Numéro 55
 
 

 



 
 
    
 

Nous regardons comme un devoir de publier la lettre suivante que nous adresse M. labory. – Nous ne rentrerons pas de nouveau dans cette discussion ; mais nous croyons qu’il eût été de son intérêt de sortir au plus tôt de la situation fâcheuse dans laquelle il se trouve en face de nous, organes de ses mandataires, bien plus que de nous écrire cette lettre qui, nous regrettons d’avoir à le dire, ne détruit en aucune façon les préventions généralement élevées contre lui.

Au Rédacteur.

Lyon, 17 janvier 1834.

Monsieur,

Votre article du 12 janvier 1834, en rappelant à vos lecteurs la note du 5 déjà dirigée contre moi, m’engagerait à continuer avec vous une polémique que je me hâte au contraire de terminer aujourd’hui.

Ce que vous appelez de la susceptibilité, chez moi n’est autre chose qu’un juste ressentiment des soupçons que l’on se plaît à faire planer sur moi.

Vous m’accusez d’entêtement ! Je ne reste, Monsieur, que là où ma conscience me dit de rester. Je ne m’accroche et ne m’accrocherai jamais nulle part. Enfin, je ne suis et ne serai non plus ni l’esclave, ni l’instrument de personne.

Vous dites, Monsieur, que je tends la main à l’illégalité. [3.2]A votre place j’eusse attendu son œuvre pour juger l’ouvrier.

Vous me demandez aussi mon opinion sur l’ordonnance préfectorale et son esprit impopulaire ! Si vous ne m’aviez mis dans l’impossibilité de vous répondre, je le ferais aujourd’hui. Du reste, Monsieur, je me soumets avec confiance au jugement des miens pour mes actes passés ; rien que pour mes actes passés ! Qu’ils veuillent bien attendre pour ceux encore dans l’avenir.

Vous me demandez encore, monsieur, si je suis transfuge ! Mais suis-je donc au camp des traîtres ?… Enfin, Monsieur, plus que vous je me sens et suis réellement affligé ; car en face de soupçons si injurieux, je ne puis que garder le silence.

Agréez, etc.

labory.

 

 

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