Au Rédacteur.
30 janvier 1834.
Monsieur,
J’ai été provoqué par M. Labory, lors de la dernière réunion qui a eu lieu, pour remplacer M. Bernard en qualité de gérant de l’Echo de la Fabrique ; je n’ai pas voulu avoir de longues conversations avec lui, parce que M. Labory (on peut en juger par ses deux dernières lettres à l’Echo de la Fabrique) a un talent de parler tel, qu’on ne sait jamais ce qu’il veut dire. Il réalise le bon mot qu’on prête à M. Talleyrand : « La parole a été inventée pour dissimuler la pensée. »1 Je crois qu’on appelle ces gens d’un nom que certaine comédie de Molière a rendu honteusement célèbre ; je préfère donc écrire ce que je pense de M. Labory : Je l’accuse d’avoir profité de son influence sur ses collègues, due à une réputation qui lui était échue je ne sais comment, pour les engager dans une fausse voie, à commencer par la question de la libre défense, dans l’affaire Tiphaine, jusqu’à celle des titulaires et suppléans, qui a amené la désorganisation du conseil des prud’hommes.
Je profite de cette occasion pour rappeler à M. Labory qu’il n’a pas répondu à ma lettre insérée dans votre numéro 14 ; elle était cependant assez importante pour mériter un mot de réponse. Est-ce que M. Labory se croit tellement au-dessus de ses confrères, qu’il peut dédaigner de leur répondre ? Un tel excès de fatuité serait intolérable ; M. Labory doit y réfléchir.
J’ai l’honneur, etc.
EDOUARD.