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16 février 1834 - Numéro 59
 
 

 



 
 
    
 

AU RÉDACTEUR.

Lyon, 13 février 1834.

Monsieur,

M. Labory a répondu, dans votre dernier numéro, à la lettre que je vous avais adressée contre lui et que vous avez eu la complaisance d?insérer dans le N° 57 de votre journal. Je me sers d?un terme honnête en disant : a répondu ; car il n?a fait que divaguer suivant son usage. Il n?a pas été assez adroit pour dissimuler combien il est opposé à la libre défense, le bout de l?oreille perce toujours. Son opinion ressort évidemment de ce peu de mots : que la libre défense ne fera pas donner droit à ceux [7.1]qui ont tort. Sans doute, et personne ne le demande ; mais la libre défense, en éclairant les juges, les mettra mieux à même d?apprécier qui aura droit ou tort. Les ouvriers doivent donc bien le voir, M. Labory n?a jamais été partisan de la libre défense ; il n?est pas étonnant qu?on n?ait pu l?obtenir.

Quant à la question de savoir si M. Labory a été pour quelque chose dans l?organisation du conseil, je renvoie ceux qui voudront s?éclaircir là-dessus, à la lettre de M. Charnier, insérée dans le N° 12 de l?Echo des Travailleurs.

Quant à ceux qui voudront encore savoir comment M. Labory a pris les intérêts de ses collègues dans les nombreux arbitrages dont le conseil l?a chargé, je les renvoie à M. Carrier.

Maintenant j?arrive à un point de ma lettre auquel M. Labory me répond par une escobarderie qu?un homme ne devrait pas se permettre. J?ai rappelé à M. Labory ma lettre insérée dans le N° 14 de l?Echo des Travailleurs, lettre dont je sais parfaitement qu?il a eu pleine connaissance. Par une circonstance que j?ignore, au lieu d?indiquer le N° 14 de l?Echo des Travailleurs, j?ai indiqué votre N° 14, et là-dessus M. Labory fait gorge chaude et plaisante très agréablement. Comment, dit-il, répondre à une lettre qui n?existe pas ? Maintenant que l?erreur est réparée (erreur non de fait), je vous dirai que cette lettre a eu pour objet de rappeler à M. Labory, que, le 4 avril 1833, il fut nommé avec M. Gamot pour faire partie d?une commission chargée de faire une pétition sur quelques améliorations à apporter à la fabrique (voir l?Echo de la Fabrique, numéros 14 et 15), et lui demanda compte de son mandat. Maintenent M. Labory voudra-t-il bien répondre ? l?objet en vaut la peine.

Dois-je répondre à présent aux injures, aux sarcasmes de M. Labory, en vérité je n?en vois guère la nécessité. Tant mieux si je suis un pauvre homme, tant pis pour moi si l?orgueil aristocrate de M. Labory croit me flétrir par ce mot, pauvre homme. Eh ! ce n?est pas une insulte ; que le riche Labory ne s?y trompe pas. Mais je dois repousser de toutes mes forces les insinuations perfides d?intrigues, d?ambition, que me lance M. Labory. Il ne dépend plus de lui aujourd?hui de déverser le blâme sur qui que ce soit. Nos collègues sont à même de nous juger tous deux, et je crois devoir clore ainsi toute discussion avec le prud?homme bien-aimé de la préfecture.

J?ai l?honneur, etc.

EDOUARD.

 

 

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