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16 février 1834 - Numéro 59
 
 

 



 
 
    
 

AU RÉDACTEUR.

Monsieur,

Je compte sur votre obligeance pour vouloir insérer dans votre prochain numéro ma dernière réponse à M. Noyer, voulant cesser un débat qui me devient fatigant.

M. Noyer s’est plaint, dans sa dernière, de ce que l’ai nommé misérable ; j’ai cru devoir me servir de cette expression plutôt que d’une plus forte : le public jugera.

Dans le principe, j’avais remis une mécanique à M. Dubois sans garantie ; ce dernier la vendit à M. Noyer, qui, quelques jours après, se plaignit, comme de droit, que la garniture de crochets aiguilles (qui n’est pas mon ouvrage), était mal confectionnée. Après avoir essayé la mécanique, j’aurais préféré, pour éviter tout débat, la lui changer ; mais il me demandait, par sa lettre, et pour toute indemnité, la somme de 20 fr. que je lui donnai sur un reçu.

Maintenant il refuse de me rendre la première, quoiqu’il connaisse la bonté de la seconde, que je lui ai remise. Je laisse donc au public le soin de juger si mon expression n’est pas au-dessous de la conduite du sieur Noyer, qui, pour se libérer avec moi, me traite de charlatan.

Je ne conçois pas ce que M. Noyer veut dire avec ses experts ; si c’est pour la première mécanique, il a tort ; j’ai reconnu moi-même que la garniture n’allait pas, et je l’en ai indemnisé. Si c’est pour la seconde, il a encore tort, car il ne s’en plaint pas. Il a donc gagné le gros lot à ma loterie.

Je ne vois pas pourquoi M. Noyer, qui a l’air de penser que je lui doive une indemnité plus forte que celle qu’il m’a demandée, ne m’en fasse pas une demande juridique ; il me sait solvable ; et moi, pour avoir ma mécanique, je n’ai aucune garantie que sa bonne foi.

Agréez, etc.

dazon.

Note du rédacteur. – Avant de recevoir cette lettre, nous avions pensé que l’on pouvait être bon mécanicien et faire parfois de mauvaises mécaniques : cette pensée [8.2]du reste, était assez bien appuyée en faveur de M. dazon, par les nombreux certificats que nous avons publiés avec sa première lettre ; mais, en ce qui nous concerne personnellement, et pour garder ce que l’on peut appeler, sans rigorisme, les strictes convenances que nous imposent, à nous, comme à tous, notre devoir de journalistes, nous supprimerons à l’avenir, et de notre propre mouvement, toutes les expressions injurieuses qui, publiées dans notre journal, nous en écarteraient.

 

 

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