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23 mars 1834 - Numéro 64
 
 

 



 
 
    
 

Au Rédacteur.

Lyon, le 21 mars 1834.

Monsieur,

M?étant présenté trop tard dans vos bureaux, et n?ayant pu faire admettre dans le dernier N° de votre journal un article en réponse à celui que vous avez publié sur l?affaire Fillon-Ank dans votre N° du 9 courant, je viens vous prier aujourd?hui de donner la même publicité à la réclamation que j?ai l?honneur de vous adresser.

[7.1]J?ai été surpris et peiné de lire l?article que vous avez inséré au sujet de cette affaire, et j?y réponds pour dissiper les impressions fâcheuses qu?il aurait pu produire.

Quant à M. le président et au greffier, sur lesquels vous déversez un blâme si amer, je vous dirai qu?ils étaient absens l?un et l?autre le 2 janvier : le premier était à Paris, le second à St-Etienne ce jour-là ; voila pour leur justification ; mais comme une absence ne peut mettre une responsabilité entièrement à couvert, il ne m?a pas suffi de penser que j?étais étranger à cette affaire, j?ai dû prendre des informations pour savoir si les torts étaient aussi graves que vous le prétendiez, et le commis-greffier qui tenait la plume ce jour-là, m?a assuré que la dame Ank avait assisté seule aux débats de la cause, sans autorisation ni procuration de son mari ; que dès-lors on avait dû prononcer le jugement par défaut. D?ailleurs, l?erreur que vous signalez serait si forte qu?on ne peut supposer qu?elle ait été commise. En effet, rédiger un jugement par défaut qui aurait été rendu contradictoirement, serait d?une incurie, d?une négligence si extraordinaires, que je ne puis en admettre la possibilité, et j?espère bien que jamais rien de semblable n?aura lieu.

Quant à l?affaire, au fond, elle n?est point aussi sérieuse que vous le pensez, et que le jugement ait été rédigé par défaut ou contradictoirement, M. Fillon n?est pas exposé, par le mode de rédaction, à la perte de son procès comme vous le dites, car il s?agissait, dans l?espèce, d?une condamnation de 200 fr. Le conseil ne pouvait juger en dernier ressort, puisque sa compétence ne va que jusqu?à 100 fr. ; cette cause aurait toujours été portée devant le tribunal de commerce. Si elle l?est, comme vous le croyez, le jugement, quel qu?il soit, subira une censure à laquelle il ne pouvait échapper.

Agréez, etc.

staron, greffier.

Note du rédacteur. ? Celui de nos rédacteurs qui a fait l?article auquel répond la lettre qu?on vient de lire, étant absent, nous reportons à notre prochain numéro la rectification des faits contestés, s?il y a lieu, ou la réfutation des motifs allégués dans cette réponse.

 

 

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