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6 avril 1834 - Numéro 66
 
 

 



 
 
    
PROTESTATION DES MUTUELLISTES.

La société des Mutuellistes de Lyon, placée par le seul fait de sa volonté en dehors du cercle politique, croyait n’avoir à redouter aucune agression de la part des hommes du pouvoir, lorsque la loi contre les associations est venue lui révéler son erreur ; cette loi monstrueuse, œuvre du vandalisme le plus sauvage, violant les droits les plus sacrés, ordonne aux membres de cette société de briser les liens qui les unissent et de se séparer ! Les Mutuellistes ont dû examiner et délibérer.

« Considérant en thèse générale que l’association est le droit naturel de tous les hommes, qu’il est la source de tous progrès, de toute civilisation, que ce droit n’est point une concession des lois humaines, mais le résultat des vœux et des besoins de l’humanité écrits dans le code providentiel ;

« Considérant en particulier que l’association des travailleurs est une nécessité de notre époque, qu’elle est pour eux une condition d’existence, que toutes les lois qui y porteraient atteinte auraient pour effet immédiat de les livrer sans défense à l’égoïsme et à la rapacité de ceux qui les exploitent :

« En conséquence, les Mutuellistes protestent contre la loi liberticide des associations, et déclarent qu’ils ne courberont jamais la tête sous un joug abrutissant, que leurs réunions ne seront point suspendues, et, s’appuyant sur le droit le plus inviolable, celui de vivre en travaillant, ils sauront résister, avec toute l’énergie qui caractérise des hommes libres, à toutes tentatives brutales, et ne reculeront devant aucun sacrifice pour la défense d’un droit qu’aucune puissance humaine ne saurait leur ravir. »

(Suivent plus de 2,544 signatures.)

 

 

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