Retour à l'accueil
20 avril 1834 - Numéro spécial
 
 

 



 
 
    
Administration de l’Echo de la Fabrique.

[1]monsieur,

Les événemens douloureux dont notre ville vient d’être le théâtre, et le procès dirigé contre l’Echo de la Fabrique ont rendu extrêmement critique la position de ce journal, qui néanmoins a rendu d’immenses services aux classes travailleuses, et bientôt peut-être sera leur unique refuge, la seule voix pour laquelle ils puissent faire entendre leurs griefs et exprimer leurs besoins.

Vous l’avez sans doute compris comme nous, monsieur, et comme nous vous êtes convaincu que sous l’application de la loi contre les associations, votée naguère par la Chambre des députés, adoptée par celle des pairs et enfin sanctionnée par le roi ; vous avez compris, disons-nous, que désormais les travailleurs cesseront de pouvoir se réunir et se concerter, et que dès-lors, plus que jamais, ils sont intéressés à se conserver une tribune qui les sauve du malheur incommensurable dont ils sont menacés avec nous dans l’existence de l’Echo.

Dans sa situation toute critique, l’Echo de la Fabrique, auquel le présent et l’avenir des travailleurs est intimement lié, [2]entravé dans le cours de ses publications par les motifs que nous venons de vous indiquer, sent vivement le besoin d’être appuyé dans sa marche par un cautionnement qui le mette à même de traiter non des matières politiques, mais bien des matières industrielles auxquelles se rattachent les questions de travail, de salaire, etc., droit dont on veut nous spolier et qu’il faut revendiquer à tout prix.

Nous pensons, monsieur, que vous aurez compris la gravité des motifs que nous offrons aujourd’hui à vos méditations sérieuses, et que nous n’aurons pas compté en vain sur votre concours pour les besoins nouveaux qu’il importe de satisfaire, si l’on ne veut se mettre à la merci des oppresseurs de la grande famille des travailleurs.

Lyon, le 20 avril 1834.

 

 

Contrat Creative Commons

LODEL : Logiciel d'édition électronique