L’AFRICAIN A PARIS.
Air : Tout le long, le long de la rivière.
Petits blancs, vous êtes surpris
De me rencontrer à Paris.
J’ai fait le voyage d’Afrique
Pour voir la quasi-république
Qu’on nous disait à tous momens
Le meilleur des gouvernemens.
A nos dépens on aura voulu rire
Adieu, petits blancs, je rejoins mon navire,
Je rejoins bien vite mon navire.
On disait Paris accouché
D’un souverain à bon marché
On nous l’a fait si magnanime
Que j’ai cru voir sous son régime
Le prolétaire exempt d’impôt
Mettre en chantant la poule au pot.
A nos dépens, etc.
J’ai cherché ce bon souverain
Dont chacun veut presser la main.
[4.1]Un jour enfin sur mon passage
J’en vis un dans un équipage,
Mais environné de soldats ;
Il ne se montrait qu’à cent pas.
A nos dépens, etc.
Je me figurais qu’en ces lieux
Tout le monde vivait heureux,
Et venait par philantropie
Vous demander une copie
D’un nouveau genre de traité
Appelé charte-vérité.
A nos dépens, etc.
Chez nous souvent on a conté
Que vous aviez l’égalité.
Ici, pour informé plus ample,
Le pouvoir donne comme exemple
Les combattans de St-Méry
Et la duchesse de Berry !
A nos dépens, etc.
jules C.