Monsieur le rédacteur,

Nous lisons, dans votre numéro du 20 courant, une lettre annonçant une série d’articles contre l’association commerciale d’échange.

Oui sans doute, Monsieur, nous nous empresserons de relever le gant que nous jette votre abonné ; nous n’avons qu’un intérêt, c’est celui du triomphe d’une institution que notre conscience et notre patriotisme nous font un devoir de soutenir.

Tout ce qui se passe aujourd’hui sous nos yeux nous confirme davantage dans notre résolution ; la maladie des classes ouvrières, cet état de marasme dans lequel est plongée l’industrie, n’a qu’une cause, l’argent, et c’est à le détrôner que tendent nos efforts. Notre expérience, à nous, est donc en tous points contraire à celle de notre adversaire.

Si nous en croyons certains bruits, nous devons cette attaque à la plume d’un de ces hommes honorables qui ont fait leurs preuves, dont nous avons souvent admiré le talent et dont nous partageons les principes, mais nous attendons et le prions même de vouloir bien signaler en détail ces prétendus vices.

Nous apporterons dans cette lutte toute la franchise et l’aménité que commandent notre cause et notre adversaire, car nous pensons marcher sous la même bannière et réclamer la liberté du commerce et de l’industrie. Nous croyons l’obtenir aussi par le système de l’échange, en dépit de l’apathie des gouvernemens et de ces hommes qui cherchent, sous un prétexte d’intérêt public, à faire avorter une institution qui les blesse dans leurs opinions ou leur intérêt particulier, [3.2]voila pourquoi nous persistons dans la propagation de notre système.

Nous vous remercions, Monsieur, de votre complaisance à nous ouvrir vos colonnes. Vous nous donnez ainsi une nouvelle preuve de votre indépendance et de votre sympathie pour tout ce qui peut intéresser vos concitoyens.

Agréez, Monsieur, l’assurance de notre considération.

B. Mazel jeune, G. Laget, J. Dubroca.