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22 janvier 1832 - Numéro 13
 
 

 



 
 
    
COUPS DE NAVETTE.

[8.1]Un prince a dit : « Les intérêts des uns doivent être les intérêts des autres. » Les ouvriers sont toujours les uns, quand seront-ils donc les autres ?...

Le même prince a dit : « Le fabricant et l'ouvrier ne doivent faire qu'un... » C'est fort bien ! pourvu que ce ne soit pas quand l?un aura mangé l'autre.

Quand on dit à un égoïste que des ouvriers se meurent de faim, il répond : Ce ne sont pas ceux-là qui se plaignent.

Les ouvriers en soie vont offrir à un honorable député une superbe couronne de pisse-en-lit, dont le prix doit s'élever au moins de vingt-huit à trente-deux sous.

Les mêmes ouvriers veulent offrir au rédacteur du Mercure ségusien (journal de St-Etienne), une belle et grande plume de perroquet.

On parle d'envoyer des ouvriers en soie à Alger ; ils sont trop hommes de terre depuis qu'ils ne mangent que des pommes.

Le siècle de papier, disait un vieux canut, valait mieux que le siècle de verre. Les ouvriers gagnaient davantage avec leurs châssis, que maintenant avec leurs belles vitres...

Les ouvriers ne seront plus des ourang-outang. Plusieurs négocians ont mis bas les grilles des cages, et en ont fait placer sous leurs cheminées. O progrès de la philantropie !!!

MM. F. et R. disaient, ces jours derniers, on ne peut plus prendre une tasse sans qu'on vous mette sur le journal? Eh bien ! nous nous cotiserons pour faire tomber l?Echo de la Fabrique.

Ah! MM. F et R., cotisez-vous plutôt pour faire augmenter les façons.

 

 

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