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14 décembre 1833 - Numéro 13
 
 

 



 
 
    

Au Rédacteur.

Lyon, le 13 décembre 1833.

Je viens vous donner quelques explications relatives à mon affaire avec MM. Besset et Bouchard. Ces négocians m?ont remis, le 19 novembre dernier, une disposition pour un métier schal indien. Je me suis mis en devoir de faire les frais de montage nécessaires, et le 24 novembre j?ai acheté, chez M. Blanchard, marchand de métiers, les objets indispensables, montant à 245 fr. 90 c. En cet état, et après avoir travaillé pendant dix jours, il a plu à MM. Besset et Bouchard de retirer leur disposition. Je ne pense pas que mon droit à une indemnité soit douteux. D?un autre côté, je n?ai pas besoin des accessoires de métiers achetés, et dès-lors ils doivent rester pour le compte de ces Messieurs. Indépendamment de mon indemnité, je réclame donc 1° la somme de 245 fr. 90 c. pour le montant des objets ; 2° celle de 120 fr. pour indemnité. Le conseil des prud?hommes, qui paraît vouloir en tout point suivre les erremens de l?ancien conseil, a donné, en ma personne, une seconde édition de l?affaire nesme, et m?a condamné à garder tous les objets achetés (lesquels me sont totalement inutiles), sauf un peigne et un remisse à remettre contre la valeur à MM. Besset et Bouchard. Il a arbitré mon indemnité à 24 fr., ce qui réduit le prix de ma journée à moins de 2 fr. 50 c. Si c?est pour cela que nous avons nommé des prud?hommes, en vérité je n?y comprends rien. Cette question du montage des métiers est peut-être la plus grave de la fabrique de Lyon : on ne saurait compter les maîtres qu?elle a ruinés. Où allons-nous donc?

Veuillez, M. le rédacteur, etc.

DEFANIS, fabricant,
Rue Celu, n. 2, à la Croix-Rousse.

 

 

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