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5 février 1832 - Numéro 15
 
 

 



 
 
    

Nous félicitons le Courrier de Lyon d'avoir pris l'initiative pour une souscription en faveur des ouvriers en soie pour dégager les ustensiles du Mont-de-Piété1. C'est bien ! très-bien ! mais c'eût été mieux, si le Courrier de Lyon n'avait pas ajouté pour les ouvriers peu économes. Que les écrivains du Courrier soient bien pénétrés que ce n'est pas le peu d'économie, mais bien le peu de gain qui est la cause de la misère de la classe ouvrière.

Nous nous permettrons une observation : nous croyons que peu d'ustensiles sont engagés au Mont-de-Piété, mais en revanche que de familles qui n'ont point de linge, pas un seul drap pour mettre à leurs lits, pas une chemise pour leurs enfans : voilà les effets que la souscription devrait aussi dégager ; alors que de bénédictions combleraient les philantropes qui auraient concouru à de telles œuvres !

Notes (Nous félicitons le Courrier de Lyon Courrier...)
1 Le Mont-de-Piété de Lyon avait été créé par un décret napoléonien en novembre 1810. L’Echo de la Fabrique annoncera, en particulier durant l’année 1833 les principales adjudications. Toutefois les journalistes de L’Echo étaient de plus en plus critiques vis-à-vis de cette « institution spoliatrice » et usurière, créée selon eux par un Bourbon, Louis XIV, institution légale qui organisait pourtant un transfert de ressources paradoxal, des plus misérables, vers les mieux nantis. A l’automne 1833, une des plumes de L’Echo propose de la rebaptiser, « mont de spoliation », (numéro du 22 septembre 1833).

 

 

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