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5 février 1832 - Numéro 15
 
 

 



 
 
    

Un journal de Lyon ne cesse de parler du mouvement extraordinaire qui s'est opéré à la condition ; chacun se demande ce que deviennent ces ballots de soie, et les noms de Zurich et d'Eberfeld sont prononcés avec inquiétude. En effet, comment se fait-il, si cette soie ne passe point à l'étranger, que beaucoup de métiers soient sans travail et [4.1]que dans certains articles, les unis, par exemple, on ait diminué les façons augmentées il y a deux mois de 10 c. où certes la condition et les ateliers des teinturiers n'étaient point encombrés comme on nous les donne aujourd'hui. Ainsi, ou il y a cupidité de la part de quelques fabricans, ou les soies dont les conditions et les ateliers de teinturiers sont remplis, passent à l'étranger. Dans l'un ou l'autre cas, nous demandons une explication franche ; car il ne s'agit pas de dire que les ouvriers travaillent quand ils meurent de faim, et que le commerce brille quand il y a stagnation.

Nous pensons que ceux qui ont prôné pompeusement l'état brillant du commerce et les sommes immenses que doivent en retirer les ouvriers, voudront bien nous eclairer à ce sujet, car nous, nous ne jugeons que d'après les faits. Quand nous voyons un tiers de métiers sans ouvrage et diminuer les façons, nous ne pouvons pas nous extasier à la manière des écrivains de certaines feuilles sur la prospérité du commerce.

 

 

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