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15 février 1834 - Numéro 30
 
 

 



 
 
    

Anecdote du dix-septième siècle.

Le roi fit secrètement appeler dans son cabinet l’homme auquel on avait donné le surnom de geôlier. – Baron, lui dit-il, on vante votre adresse. – Sire, c’est me faire trop d’honneur. – Personne, dit-on, ne sait mieux que vous frapper son adversaire d’un coup d’épée, ou lui envoyer une balle à plein corps, à une grande distance. – Sire, ma lame est bonne, ma main sûre, et je suis à votre service. – Eh ! bien, mon cher baron, ajouta le roi d’un air caressant, et qu’il savait si bien, prendre avec ses courtisans, le moment est [4.2]venu de me prouver votre bonne volonté. – Parlez, sire… – Ici le roi dit quelques mots à l’oreille du baron, puis il ajouta en lui prenant la main : « Celui que je vous désigne, il faut le provoquer au combat, viser juste et le mettre à mort, entendez-vous bien ? – Sire, vous serez obéi. »

Le lendemain, 24 avril 1617, le baron de Vitry, qui avait été le geôlier du maréchal de Biron, plongea lâchement son épée dans le cœur du maréchal d’Ancre, avant que celui-ci eût eu le temps de tirer la sienne du fourreau… Et le soir on dansa à la cour !

(La Tribune).

 

 

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