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5 février 1832 - Numéro 15
 
 

 



 
 
    
AU MÊME.

Monsieur,

Vous avez fondé un journal dans l'intérêt de la classe industrieuse, et par cette spéculation honorable, vous avez rendu un immense service à la société et à la ville de Lyon en particulier. Les prolétaires sont vos cliens, vos abonnés, vos lecteurs. C'est en leur nom que je crois devoir vous signaler un abus qui, pour être minime, n’en est pas moins un.

Cet abus (du moins je le crois tel), le voici : Chaque personne qui entre à l’Hôtel-Dieu est obligée de payer 2 liards les jours ouvriers, et un sou les dimanches et fêtes. Cette rétribution est peu de chose, il est vrai, mais c'est souvent le denier du pauvre, et si le pauvre ne peut pas y satisfaire, il est privé de voir l'être qui lui est cher et [5.2]qui languit sur un lit de douleur. Je désirerais connaître en vertu de quelle loi ce droit de péage est imposé. Vous savez qu'aucun impôt, aucune redevance ne peuvent être perçus qu'en exécution d'une loi votée par les deux chambres. J'espère que l'administration des hospices vous donnera une solution satisfaisante.

J'ai l'honneur d'être, non pas votre très-humble et obéissant serviteur, mais bien votre dévoué concitoyen.

Marius Ch...

Note du Rédacteur. - Nous sommes de l'avis de notre correspondant ; il nous semble qu'au lieu d'une rétribution forcée, on devrait placer un bassin à la porte avec un placard au-dessus, invitant chacun à déposer volontairement son offrande. Ce serait plus légal et nous croyons que l'Hôtel-Dieu y gagnerait.

 

 

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