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9 novembre 1834 - Numéro 8
 
 

 



 
 
    
exposition publique et gratuite

DES PRODUITS DES FABRIQUES ÉTRANGÈRES,i

AU PALAIS SAINT-PIERRE.

Suite. – V. les nos 2, 3, 5 et 7.

chine. Quatre pièces foulards écrus, de la Chine, ont été exposée. Nous ne doutons point que ces soieries ne fassent aux nôtres une concurrence redoutable, sur les marchés de l’Amérique. Ces pièces sont belles et tissées avec des matières propres à l’article. Une pièce sous le n° 158 Corah, 7/8 de large, est cotée à 4 f. 2 c. sans escompte. Cette pièce dont les fils sont gros et ouverts est d’une réduction faible, elle ressemble à une toile claire. Deux pièces du même genre, mais d’une réduction plus forte, sont portées, l’une au prix de 4 fr. 24 centimes, l’autre à celui de 4 f. 46 c. l’aune. Ces pièces quoique légères ont un maniement plus dur que celle de nos foulards ordinaires, elles semblent fabriquées avec des matières crues et décrouées en pièce, par un procédé autre que celui en usage en France. C’est sans doute par des procédés qui nous sont encore inconnus que ces étoffes conservent la couleur primitive de la soie, qui en Chine, comme le coton, a habituellement la couleur claire du Nankin. Le brillant que prend alors la soie par le décreusage, n’altère ni le maniement, ni la qualité de l’étoffe. C’est ce qui explique la réputation de durée et de solidité des foulards de la Chine et des Indes. Depuis quelques années, la fabrication des foulards a fait de grands progrès, à Lyon ; après avoir essayé diverses qualités de soie, on est parvenu à en fabriquer qui n’imitent pas parfaitement, il est vrai, ceux de la Chine, mais les surpassent par l’éclat, la beauté, et la nouveauté des dessins. Pour profiter des avantages que nous donne l’impression sur étoffe, et fournir entièrement les marchés d’Amérique, il conviendrait de les fabriquer avec de la soie de Chine, ce serait plus rationnel que d’acheter les foulards écrus de la Chine, pour les livrer à l’impression et les réexporter ensuite. En agissant ainsi on se familiariserait avec la qualité de la soie. Il serait peut-être mieux de chercher à en introduire en France la culture.

Quoique les moyens pour arriver à ce but semblent d’une exécution difficile, ils se réduisent pourtant seulement à se pourvoir de la graine des insectes qui la produisent, et à connaître la qualité du mûrier, dont les feuilles doivent servir à leur nourriture. Parvenus à ce point, resterait seulement la question du décreusage, qui, selon nous, avec une prime d’encouragement donnée à nos teinturiers chimistes, ne tarderait pas d’être résolue.

Le n° 150, est une pièce tissu foulard très fin, pour robe, sous le nom de China-Silk. Cette pièce un peu plus blanche que les précédentes, n’en paraît pas moins fabriquée de la même manière, c’est-à-dire crue, mais avec de la soie montée, ce qui en a dû rendre le tissage facile. Cette pièce est belle, elle est fixée au prix de 4 f. 50 cent. sans escompte. Sans doute pour aller en concurrence avec ce prix, il faudrait que les soies fussent au moins à 30 p. 100 au-dessous du prix actuel. Les observations que nous avons faites ci-dessus, s’appliquent également à cette dernière.

italie. Cinq échantillons de la maison Rivat, de Florence, ont été exposés quelques jours avant la fermeture de l’exposition.

Ils se composaient d’une lustrine, noir fin, bien fabriquée, du poids de 50 grammes l’aune, et cotée au [2.2]prix 6 f. 60 c. escompte 6 %. 2° d’une cravate 7/8 noir fin, du poids de 85 grammes la cravate, cotée au prix de 85 f. la douzaine. 3° D’une pièce cramoisi fin, pour rideaux 3/4 de large, pesant 36 grammes l’aune, cotée au prix de 6 f. 50 c. sans escompte. 4° D’un taffetas pour cravates, 3/4, du poids de 40 grammes, coté 60 fr. 70 c. la douzaine. 5° D’une cravate ¾ écossaise sergée, quadrillée blanc sur un fond violet, du poids de 45 grammes, à 84 fr. la douzaine sans escompte. Tous ces articles peuvent aller de pair avec les nôtres pour le choix des matières et la bonne fabrication. Les prix sont à peu près les mêmes que ceux de Lyon, quelques connaisseurs ont même prétendu qu’ils seraient plutôt au-dessus qu’au-dessous. Il en résulte une concurrence qui ne saurait nuire à nos exportations, mais nous ferme entièrement les marchés d’Italie.

 

 

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