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9 novembre 1834 - Numéro 8
 
 

 



 
 
    

QU’EST-CE QU’UN HOMME DE CONDITION ?

La Gazette des Tribunaux rend compte dans l’un de ses derniers numéros (8 octobre, N° 2850), du procès d’un sieur Bonaldi, fils d’un juge de paix, de Corse, jugé aux assises de Bastia, pour tentative de meurtre, dans une rixe particulière. Voici comment elle s’exprime en parlant de l’accusé. « Il était facile de voir qu’il appartenait à une famille notable. Le chef du poste, chargé de l’escorte, l’a tellement senti, qu’il s’est comporté à son égard avec toute la politesse due à un homme de condition. » Nous demandons à la Gazette ce qu’elle entend par un homme de condition, par la politesse qui lui est due ? Ce langage est-il constitutionnel ? a-t-on rayé de la charte ce principe fondamental, que tous les citoyens sont égaux devant la loi ? Il a eu raison ce chef d’escorte, d’avoir de la politesse pour Bonaldi, mais il ne lui en devait ni plus ni moins qu’à tout autre. Entre Bonaldi, fils d’un juge de paix et un manœuvre, je ne vois que le hasard de la naissance et quelques écus.

 

 

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