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11 janvier 1835 - Numéro 17
 
 

 



 
 
    
VARIÉTÉS.

DES MINES DE MERCURE.

Les principales sont en Hongrie, dans le Frioul, dans la partie Vénitienne de l’Italie et en Espagne.

L’emploi du mercure, comme médicament, est adopté sous plusieurs formes, il sert aussi dans la peinture et pour mettre les glaces au tain.

On descend dans les mines du Frioul par des puits qui ont quatre-vingt-dix brasses de profondeuri. Des machines y font mouvoir des pompes sans interruption, pour prévenir les inondations qui menacent sans cesse d’engloutir les mineurs.

Les malheureux qui exploitent ces mines sont des hommes condamnés pour crimes à ces pénibles travaux, ou des ouvriers que séduit l’appât d’un salaire considérable Au reste, ceux qui se trouvent renfermés dans ces sombres demeures, sont exposés aux plus cruelles maladies. Lorsque le Mercure s’est emparé de leur constitution, ils sont [4.2]d’abord affectés de tremblemens nerveux ; peu après, ils perdent leurs dents, ils éprouvent de vives douleurs dans les os, et bientôt la mort met un terme à leurs souffrances ! Comme c’est principalement des exhalaisons de mercure que proviennent ces maux, les mineurs ont la précaution de mettre dans leur bouche une pièce d’or qui absorbe ces exhalaisons et empêche qu’elles ne pénètrent dans la poitrine. Cependant, toutes les parties de leur corps sont quelquefois tellement imprégnées de ce métal, qu’il leur suffit de frotter un morceau de cuivre avec un seul de leurs doigts pour le rendre aussi blanc que l’argent.

Un voyageur raconte qu’étant allé visiter un jour la mine d’Idria, en Autriche, il fut placé dans une espèce de sceau, et descendu à plus de cent brasses de profondeur. Il se trouve alors au milieu de cavernes immenses, où des milliers de malheureux, qui ne doivent jamais revoir la lumière du soleil, sont condamnés à traîner une misérable vie. Je ne pus rien distinguer, dit le voyageur, pendant quelques momens, pas même la personne qui m’accompagnait pour me montrer ces scènes d’horreur ! Il n’y a rien de plus déplorable que le sort des mineurs ; la noirceur de leur visage ne sert qu’à cacher une pâleur affreuse causée par les exhalaisons mortelles qu’ils respirent. Ceux qui habitent cet effroyable séjour, sont en général des criminels condamnés à vie, et ils n’y vivent ordinairement pas plus de deux ans. L’ame se trouve fatiguée en réfléchissant à l’état horrible où ces malheureux sont réduits par leurs crimes, tandis que, s’ils eussent été vertueux, ils auraient encore pu jouir de la lumière des cieux, de la santé et de la liberté !…

(Connaissances utiles1.)

Notes (VARIÉTÉS.)
1 Il s’agit très probablement ici du Journal des connaissances utiles.

 

 

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