ANECDOTE PROLÉTAIRE.
– Le 18 novembre dernier, un négociant de Crémieux, revenant de Morestel chez lui, perdit un porte-manteau qui contenait 6,000 fr. en espèces. Un ouvrier tailleur de pierres trouve le porte-manteau et le porte chez son père, ouvrier maçon à Cozance, commune de Trept. Le père de recommander à son fils et à son épouse, secret et discrétion : « Car, voyez-vous (ce sont ses expressions), celui qui a perdu cet argent ne manquera pas de faire des recherches ; quand nous connaîtrons le maître du porte-manteau par les indications qu’il donnera, alors, pour être braves comme mon père, comme mon grand-père, nous rendrons un argent qui ne nous appartient pas. » Deux jours suffirent pour découvrir le propriétaire du porte-manteau : j’ai été témoin, dit la personne qui raconte ce trait de probité, du plaisir qu’a éprouvé l’honnête paysan à rendre l’argent à M. T.... Je puis assurer que ce dernier n’en a pas éprouvé un plus vif à retrouver ses 6,000 fr. Enfin je pourrai dormir, disait le prolétaire, comme déchargé d’un pesant fardeau.