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4 janvier 1835 - Numéro 1
 
 

 



 
 
    

1er JANVIER 1835.

[1.1]Une pensée éminemment religieuse et sociale a présidé au rétablissement de cette fête civile. Laissons de côté les harangues officielles et les complimens qu’accompagnent des souhaits presque toujours menteurs ; ne voyons dans ce jour qu’une commémoration utile, qu’un signet pour marquer la page du livre séculaire. Ce jour doit être celui de l’inventaire moral que chacun doit faire. Le jour qui ferme une année, en commence une autre, ne saurait être un jour ordinaire ; l’homme qui réfléchit doit y puiser un grave enseignement, Citoyens ! méditez donc, en ce jour ; ne le donnez pas tout entier aux folles joies, aux vains plaisirs.

Mil huit cent trente-quatre sera peu regretté ; un de ses mois, vierge jusqu’alors de tout souvenir fâcheux, sera inscrit en caractères de sang dans nos annales. Pendant cette année désastreuse, le PROGRÈS a suspendu sa marche civilisatrice ; mais n’anticipons pas sur l’histoire ; elle demandera à cette année stérile, un compte sévère des germes sacrés qu’elle avait déposés dans son sein, et qui ont avorté.

Espérons que l’année mil huit cent trente-cinq sera plus féconde en améliorations pour les travailleurs ! Prolétaires de toutes classes ! nous ne pouvons vous offrir que des vœux, et c’est même avec une timidité bien facile à comprendre que nous vous répétons ce que, dans d’autres temps à pareil jour, nous vous disions avec une confiance aveugle, espérons !

 

 

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