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18 janvier 1835 - Numéro 18
 
 

 



 
 
    
VARIÉTÉS.

DE LA MISÈRE EN FRANCE.

Sur une population de 32 millions d’hommes en France, il y a cinq millions de pauvres, de pauvres dans toute l’étendue du mot, c’est-à-dire mendians ou prêts à mendier. Cent trente mille individus au moins désolent le royaume par des déprédations de toute espèce ; quinze ou vingt mille sont arrêtés et punis. La sûreté des routes, des villes, des bagnes et des prisons, coûte plus de quatre millions à l’état par an. La somme volée, ou des dommages occasionnés chaque année, peut être évaluée à deux millions au moins ; il existe plus de cent cinquante mille personnes qui gémissent dans les prisons civiles et militaires, ou maisons de force, ou qui végètent alternativement dans les hôpitaux, hospices, etc. Il existe plus de soixante mille journaliers, fils de mendians, ou bâtards rejetés par des parens pauvres, qui sont sans autre asile que les cabarets, les forêts et les cavernes de contrebandiers. La plupart, manquant de tout, sont obligés d’avoir une marche sourde et des domiciles secrets. Enfin, il y a en France plus de trois millions d’individus, dont la subsistance n’est pas assurée pour un mois. Il faut encore ajouter à ce tableau effrayant les onze à douze mille forçats libérés des galères, et les sept à huit mille prisonniers libérés de la réclusion.

(Connaissances utiles).

 

 

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