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18 janvier 1835 - Numéro 3
 
 

 



 
 
    

SUR LES EAUX NÉCESSAIRES A LA VILLE DE LYON.

Il semble au premier aspect que Lyon placé au milieu de deux fleuves, devrait avoir, avec surabondance les eaux nécessaires à l’usage de ses habitans, à son assainissement et aux besoins de son industrie. Il n’en est rien, malheureusement, et l’on peut lui appliquer la fable du supplice de Tantale. Les projets n’ont cependant pas [4.1]manqué, mais sans offenser personne on peut dire que l’intérêt particulier les a enfantés plus que l’intérêt général : aussi ils se sont tous ressentis plus ou moins de cet égoïsme industriel. La question des eaux à fournir à la ville de Lyon, vient donc chaque jour se poser de nouveau, chaque jour plus incessante, parce que chaque jour les besoins croissent. La nécessité de la résoudre s’est fait si tellement sentir depuis quelques années, que des bureaux de la mairie et des colonnes des journaux, cette question a frappé aux portes de l’Académie. L’Académie s’est empressée d’ouvrir et l’a mise au concours pour1834, dans les termes rappelés ci-dessus. Sachons-lui en gré, elle a fait une chose utile, ce qui n’arrive, pas toujours aux académies. M. Thiaffait1, membre de la société de statistique universelle, citoyen honorable de cette ville, a remporté le prix, et à notre avis il l’a mérité ; quelque faible que soit notre suffrage, nous aimons à le lui donner. Nous avons sous les yeux son mémoire imprimé, on voit qu’il est le résultat d’une étude approfondie de cette matière, et que l’Académie ne s’est pas laissée abuser par des phrases. C’est bien un ingénieur (M. Thiaffait à droit à ce titre) qu’elle a couronné, et non un rhéteur ! Nous sommes fâchés que l’exiguïté de cette feuille nous interdise toute espèce de citation ; nous nous bornerons à dire que ce qui nous frappe dans ce mémoire, auquel nous renvoyons les lecteurs qui voudraient approfondir la matière, c’est la simplicité et en même temps la puissance et l’économie des moyens qu’indique M. Thiaffait pour amener de la plaine de Roye à Lyon, une quantité d’eau plus que suffisante pour satisfaire tous les besoins d’utilité et même de luxe que réclame la capitale du Midi de la France. M. Thiaffait, ne se borne pas à énoncer son idée ; maître de son sujet, il le traite ex professo, indique avec précision les moyens d’exécution et donne les devis nécessaires. Maintenant il nous tarde de voir la réalisation de son plan, et de dire avec tous nos concitoyens : Gloire au citoyen utile !

Notes (SUR LES EAUX NÉCESSAIRES A LA VILLE DE LYON...)
1 Référence ici au mémoire publié en 1834 à Lyon par Thiaffait, Mémoire couronné par l'Académie des sciences, belles-lettres et arts de Lyon, sur la question mise au concours pour 1834 : Indiquer le meilleur moyen de fournir à la ville de Lyon les eaux nécessaires pour l'usage de ses habitants, pour l'assainissement de la ville et les besoins de l'industrie lyonnaise.

 

 

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