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29 mars 1835 - Numéro 28
 
 

 



 
 
    

A M. le Rédacteur de l’Indicateur,

Monsieur,

Dans votre compte-rendu de la séance du conseil des prud’hommes du 19 mars, vous avez fait une erreur en faisant dire au sieur Vincent ce qu’il n’a pas dit lui-même ; vous nous représentez comme étant les débiteurs de ce chef d’atelier pouf la façon d’une coupe de peluche ; c’est sur ce point qu’il y a erreur.

Sa réclamation est une demande en remboursement, 1° d’une action souscrite dans notre société et dont la valeur est de vingt-cinq francs ; 2° d’une somme de quatorze francs, provenant des cotisations payées par lui à la même société, et réglées par les articles du contrat qui la régit, lequel fixe à cinq ans la durée de chaque action ; de telle sorte que ce n’est que le premier janvier 1839 que le sieur Vincent sera recevable à faire la demande qu’il fait aujourd’hui, si toutefois la société ne l’a pas, dans son intérêt, remboursé avant ce temps.

Nous sommes d’autant plus étonnés d’avoir été appelés dans une cause semblable, que nous pouvions être demandeurs envers ce sociétaire qui nous tient depuis plusieurs mois à découvert d’une coupe de peluche, sans aucun motif plausible. Mais il y a plus, et c’est lui qui vous l’apprend, le remboursement de tout ce qu’il a mis dans la société lui a été offert par un des sociétaires, à la condition que le sieur Vincent rendrait ses comptes ; cela n’est-il pas de toute justice, et ce dernier peut-il rester détenteur de ce [3.2]qui ne lui appartient pas, sans se rendre coupable d’un abus de confiance ; il doit à notre modération que les tribunaux n’aient rien intenté contre lui pour ce fait.

Veuillez, monsieur le rédacteur, faire connaître dans votre prochain numéro ces explications que tout le monde peut vérifier.

Agréez, etc.

bonnard, charpine et Ce.

Dans la pensée que le sieur Vincent avait peut-être l’intention de nuire à la maison centrale par des déclarations mensongères, nous nous sommes abstenus de mentionner les noms dans la crainte que des préventions fâcheuses ne se répandissent trop dans le public. Outre les opérations de cette société, nous avons à cœur que l’on ne nous reproche jamais d’avoir contribué au non succès d’une entreprise d’amélioration, sous quelque forme qu’elle se présente : notre œuvre est d’édifier et non de détruire.

 

 

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