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15 mars 1835 - Numéro 11
 
 

 



 
 
    

Nous croyons utile, dans les circonstances présentes, de reproduire l’article suivant, extrait de la Gazette Médicale1.

On lit dans le Handelsblad d’Amsterdam un article d’un médecin partisan du magnétisme, qui dit avoir eu l’idée de consulter une somnambule sur les causes du choléra, ses préservatifs et ses remèdes. Voici selon lui le résultat de cette consultation.

« Le siège du choléra est dans le sang. Cette maladie est une inflammation à la suite de laquelle l’eau (la lymphe) se sépare du sang. Les personnes sédentaires courent plus de dangers. Il est bon de faire beaucoup de mouvement au grand air. Les concombres, la salade, le lait, le beurre, etc., sont mauvais parce qu’ils refroidissent l’estomac et facilitent par là la séparation de la lymphe. Tout poisson est malsain, même le poisson d’eau douce. Il faut éviter tout ce qui peut donner la diarrhée, parce qu’elle précède naturellement la séparation. C’est pour cela que la peur est si funeste ; elle commence par donner la diarrhée, qui est suivie de la séparation. Dans le traitement, il faut tendre à empêcher cette séparation ; une fois qu’elle a eu lieu, il n’y a plus de remède. La première chose que la somnambule recommande sont des ligatures très fortes, au-dessus des chevilles, au-dessus des mollets, au-dessus des reins et dans le gros des bras, dans le but d’empêcher le sang d’affluer vers le cœur. Ensuite il faut faire une saignée au bras gauche de la valeur de cinq petites tasses à thé, et puis quatre sangsues au mollet gauche. Il faut frotter les jambes et le ventre avec de l’eau-de-vie chaude, et beaucoup secouer le malade. On portera comme préservatif, sur l’estomac et le ventre, une peau douce, enduite de suif gratté à froid d’une chandelle. Cet emplâtre facilite le cours du sang mieux qu’aucun autre que l’on pourrait mettre. La maladie n’est pas contagieuse tant que le malade est vivant, mais elle peut le devenir après sa mort ; elle peut aussi être propagée par ses déjections. On fait bien de faire bouillir dans sa chambre du vinaigre avec des clous de girofle, et d’y mêler de la poudre à canon. La somnambule désapprouve l’usage des vomitifs, ainsi que la camomille, et surtout les boissons froides. Elle recommande le bon vin, le café fort avec du sucre, mais sans lait, et le gloria. »

Notes (Nous croyons utile, dans les circonstances...)
1 La Gazette médicale de Paris, lancée en 1830 par le chirurgien français Jules Guérin (1801-1866).

 

 

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