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3 mai 1835 - Numéro 18
 
 

 



 
 
    

THÉÂTRES.

L’année théâtrale commence sous d’assez heureux auspices, et les craintes qu’on avait conçues sur le personnel de nos théâtres, sont entièrement dissipées ou bien près de l’être du moins pour les gens de bonne foi, et qui n’ont pas la prétention de vouloir que les théâtres de Lyon égalent ceux de la Capitale. Les débuts des nouveaux artistes ont été suivis par une foule nombreuse, ce qui prouve qu’il existe encore ici un public amateur de la scène ; ils ont en général réussi.

Au GRAND-THÉATRE, Mlle Caroline gilbert s’est montrée cantatrice habile, sa voix est pure, fraîche et bien timbrée. M. mantet a médiocrement plu dans le rôle de Figaro du Barbier de Séville, mais il a pris une revanche éclatante dans Mazaniello. M. Mantet est notre compatriote, il appartient à la fabrique, nous devons à ce titre nous intéresser à lui. – M. chardon a besoin de se rassurer un peu contre [4.1]la crainte de déplaire, c’est le seul moyen de réussir dans notre société maratre. M. sylvain a compris Mazaniello et l’a bien rendu. – M. daumont, comme premier danseur sérieux, est une excelle acquisition. – M. desforges a reparu à la satisfaction des anciens et nombreux admirateurs de son talent. – Le ballet avec des danseurs comme Desforges, Daumont, Charrière ; des danseuses comme Mlles Angélica, Elisa Guillermain, sera supérieur à ce qu’il était.

Au GYMNASE, M. vizentini arrive de Genève pour remplacer l’illustrissime comique Breton ; porteur d’un nom cher aux lyonnais, il a montré qu’il n’avait pas besoin de ce passeport. – M. Anatole gras, second amoureux, a fait ses débuts sans un bien grand succès mais sans grande opposition ; avec l’entente de la scène qu’il possède il réussira, s’il sait modifier son maintien et tenir moins de compte des spectateurs. – M. Constantin joigny qui remplace M. Cachardy, le fera facilement oublier. En résumé les nouveaux artistes engagés par M. Provence, sans être précédés d’une réputation colossale, sont bons et grâce à eux, les théâtres lyonnais peuvent avoir de beaux jours. N’oublions pas qu’il nous reste entr’autres artistes remarquables qui ont consenti un réengagement, MM. Fouchet, Valmore, Dupré, Célicourt, BarquiBarqui, et Mmes Derancourt, Herliska, Henriette Beaudoin, etc. – Nous profiterons de cette occasion pour engager le directeur à continuer d’alterner les artistes du Grand-Théâtre sur le Gymnase et réciproquement. Il bien juste que le Gymnase (image trop réelle du Prolétariat) qui défraye le Grand-Théâtre, jouisse quelquefois de la représentation des pièces qui lui sont attribuées, et nous pensons aussi que les riches habitués du Grand-Théâtre ne sont pas fâchés d’un échange qui rompt la monotonie de leurs délassemens.

 

 

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