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3 mai 1835 - Numéro 33
 
 

 



 
 
    

AUX OUVRIERS.

[2.1]L?on ne saurait révoquer en doute que notre fabrique est en quelque sorte sortie de ce sommeil dans lequel elle était plongée ; les commissionnaires ont livré des commandes, il renouent avec les fabricans ces rapports industriels interrompus depuis si long-temps ; mais après la longue cessation de travail que les chefs d?atelier ont été obligés de supporter, il est presque impossible qu?il ne s?en trouve pas un grand nombre que les frais de nouveaux montages mettent dans l?impossibilité de jouir du réveil de notre industrie. Or, toujours attentifs à tout ce qui peut apporter un soulagement aux chefs d?atelier, nous avons pensé leur soumettre un plan dont l?exécution ne peut qu?être profitable à tous.

Notre bureau étant journellement fréquenté par les chefs d?ateliers qui sentent tout le prix de l?indication que nous avons fondée, et bon nombre de négocians eux-mêmes, satisfaits de la célérité que nous avons apportée à remplir leurs demandes, nous ayant marqué leur contentement, nous redoublerons de zèle pour contribuer autant qu?il sera en notre pouvoir, à la satisfaction générale ; et dans ce but, voici l?exposé de ce que nous proposons :

Comme il est à notre connaissance qu?il y a beaucoup de chefs d?atelier qui ont à leur disposition des peignes de différens comptes et de diverses largeurs, qui leur sont d?autant plus inutiles qu?ils en ont souvent plusieurs qui portent le même nombre de portées dans la même réduction, et que par-là c?est un argent qui dort sans rien rapporter, que souvent même les peignes se détériorent faute de servir ; tandis qu?un confrère qui en a besoin, est obligé d?en faire l?acquisition souvent pour deux ou trois pièces et même quelquefois moins. Dans les temps difficiles où nous nous trouvons, comme nous l?avons dit, par la longue stagnation des affaires que nous venons d?essuyer, il est de notre intérêt de faire le moins de frais possibles, nous prévenons donc qu?à dater de ce jour il sera ouvert, au bureau de l?Indicateur, un registre portant le nom et la demeure de tous ceux qui auront apporté des peignes dont ils peuvent disposer et qui seront déposés dans un casier fait à ce sujet. Nous prévenons que ce n?est point à titre de prêt, mais à vendre ; attendu qu?en prêtant, souvent les objets s?égarent, et l?officieux se trouve victime de son bon c?ur. Chaque chef d?atelier qui apportera des peignes aura le soin d?y passer une étiquette, sur laquelle il inscrira le nombre de portées du peigne, le nombre de dents au pouce, la largeur et le prix qu?il en veut ; le tout sera transcrit sur le registre, ainsi que le jour où le dépôt aura été fait, à la suite du nom de la personne qui aura déposéi. Par-là les chefs d?atelier qui auraient besoin d?un peigne avant de se décider à le faire faire, pourraient s?assurer s?il n?y en a point qui pourraient leur convenir.

Nous prévenons qu?il sera perçu 2 p. % sur le prix de la vente et 2 p. % sur le prix d?achat pour frais de bureau.

Nous engageons les chefs d?atelier à se rendre à notre invitation qui ne peut qu?être très avantageuse à tous : ce premier résultat peut faire naître de nouvelles idées, que nous nous empresserons d?accueillir avec d?autant plus d?empressement, que le bien-être et l?intérêt général sont les moteurs de toutes nos opérations.

 

 

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