Retour à l'accueil
10 mai 1835 - Numéro 19
 

 




 
 
     

Rapport fait au conseil des prud’hommes de Lyon

le 5 mars 1835, sur la

mécanique à la jacquard à double pression,

de M. Charles guigo,

Par une commission composée de MM. Bourdon, Labory, Pellin, Perret et Troubat.

[1.1]Messieurs, la commission que vous avez chargée de vous faire un rapport sur les procédés inventés par le sieur Guigo, avait une double tâche à remplir ; elle devait vous éclairer sur le mérite des dispositions mécaniques par lesquelles cet artiste a cherché à remplacer le lisage sur carton par un lisage, sur papier double ou sur papier continu, elle devait également constater l’économie que présentent à l’industrie ces nouveaux procédés.

Nous croyons inutile de vous démontrer que toute réduction, dans les frais de lisage, sera immédiatement suivie par un accroissement proportionnellement plus considérable dans la production ou dans la variation des étoffes façonnées ; l’économie que présente jusqu’à présent cette invention est considérable, elle est produite par la différence de qualité de la matière employée jusqu’à ce jour à celle actuellement employée d’après son système.

M. Guigo nous a fait connaître une disposition mécanique par l’application, du papier continu à la machine dite à la Jacquard et aux lisages dits à Aurochage, sans aucun changement de réduction. Cette application produira une nouvelle économie encore plus considérable que celle déjà réalisée, puisqu’elle portera non-seulement sur le papier mais sur l’enlaçage qu’elle supprime entièrement, et ensuite sur le piquage, dans les proportions suivantes :

Sur un lisage ordinaire la journée du piqueur sur carton est de 1 000 à 1 200 ; sur le lisage à Aurochage elle est de 5 000, dont il faut déduire pour la journée du tireur une valeur de piquage de 1 000 cartons, ce qui la réduit à 4 000 ; ainsi, le piquage sur papier se faisant sans efforts, la journée sera facilement de 5 000.

Nous avons acquis par nous-mêmes la certitude que dans le changement d’état hygrométrique de l’air, le papier n’éprouve qu’une variation bien moins grande que le carton ; en conséquence nous croyons que rien ne s’oppose à l’application que nous avons annoncée ; nous avons joint à notre rapport les prix des différens formats des cartons pour le lisage, et du papier double correspondant qui établissent la différence qui en résulte. La consommation du carton diminuera de jour en jour, la fabrication deviendra plus abondante, le résultat incontestable sera une baisse de prix en faveur du papier.

Le repiquage ou copiage des dessins se fait ordinairement sur deux ou trois bandes à la fois, celui sur papier pourra se faire sur sept sans que l’effort de la presse soit plus grand.

[1.2]M. Guigo a jugé convenable de n’offrir, quant à présent, que le seul appareil mécanique nécessaire pour réaliser la première économie, en continuant de se servir du papier enlacé avec du fil.

Nous avons approuvé la séparation qu’il a faite du coût de l’appareil mécanique et de la prime d’invention qu’il a établie sur des bases équitables. Cette séparation de prix permettra d’offrir à la concurrence de nos habiles mécaniciens constructeurs, cette nouvelle source de travail.

Nous passons à l’exposé du mérite mécanique qui distingue l’invention de M. Guigo.

Le principe suivi par cet artiste, pour arriver à la solution du problème qu’il a complètement et heureusement résolu a été : Eviter le choc d’un corps fragile contre un solide, sans augmenter les mouvemens.

Nous avons en effet reconnu que les mouvemens, la vitesse et la réduction de la machine de notre célèbre compatriote Jacquard, sont les mêmes qu’auparavant. Le mécanisme nouveau se compose d’une grillé verticale, bridée à des plans inclinés et mobiles, qui sert à repousser les aiguilles par leurs talons ; elle est mue par des galets tenant à la griffe ; par ce moyen le papier n’est en contact avec les aiguilles que lorsqu’elles sont rentrées, et que le papier se trouve pressé entre le cylindre et la planche matrice. Les galets arrivant à l’arrêt tranchant qui termine les plans inclinés, produisent un mouvement d’échappement qui permet lui-même celui des aiguilles qui doivent travailler.

La disposition, la solidité et la simplicité de cet ingénieux mécanisme ne laissent rien à désirer. Il est réduit à sa plus simple expression, le jeu en est facile à comprendre, et sa construction à la portée de tous les ouvriers.

L’application de cette combinaison mécanique présente en outre l’avantage d’empêcher la courbure des crochets et des aiguilles, et n’oblige pas l’ouvrier à un entretien différent de celui pratiqué pour l’ancienne mécanique.

Le manchonnage est constamment guidé par une légère presse en bois ; il offre une grande sûreté pour le travail, en même temps que toute la disposition mécanique concourt à la conservation du dessin.

La dénomination de mécanique à la Jacquard à double pression, donnée par M. Guigo, distinguera dorénavant l’ancienne machine de la nouvelle, qui doit être considérée comme une importante conquête pour l’industrie française.

Tels sont les avantages que nous a présentés la mécanique à la Jacquard à double pression de M. Guigo.

Messieurs, des considérations pressantes qui tiennent à l’intérêt de notre industrie nous imposent le devoir d’accueillir et d’encourager, par les moyens en notre pouvoir, le génie et la capacité qui nous promettent de grands avantages.

Votre commission a l’honneur de vous proposer d’engager la chambre de commerce et les corporations savantes de notre ville à prendre en considération l’invention [2.1]de M. Guigo, et de rendre public ce rapport.

Signé : pellin, troubat, labory, perret et bourdon.

Nous croyons devoir dans l’intérêt littéraire et historique relever deux erreurs qui circulent relativement à l’origine de l’Echo de la Fabrique ; ces deux erreurs consistent à prétendre que ce journal a été fondé postérieurement aux événements de novembre, et qu’il doit sa naissance à la société mutuelliste, dont il aurait été dès le commencement l’œuvre et l’organe. Ces erreurs sont sans doute le résultat de renseignements fournis par une coterie qui s’approprie tout ce qu’elle a copié et condamne les vrais inventeurs au silence, sous peine d’être calomniés. Nous n’avons pas besoin de la désigner autrement, chacun la reconnaîtra.

Nous rétablissons la vérité. L’Echo de la Fabrique n’a pas été fondé après les événemens de novembre, mais plus d’un mois auparavant. Le premier numéro (fort rare) qui contient le tarif, a paru le 25 octobre 1831 ; il est vrai que l’acte de société n’a été rédigé que le 12 février 1832 et déposé quelques jours après chez Me Coron, notaire. – L’autre erreur est plus grave. La société mutuelliste a été totalement étrangère à la fondation de l’Echo de la Fabrique. Très peu de ses membres figurent dans le nombre des trente-sept actionnairesi qui ont concouru à cette fondation avec M. falconnet, à qui l’idée d’un journal spécialement consacré à la classe ouvrière est entièrement due. Or M. Falconnet n’a jamais été mutuelliste. Quelques-uns des actionnaires fondateurs le sont devenus, mais long-temps après la fondation du journal. M. Vidal qui remplaça le 13 mai 1832 M. Falconnet dans la gérance, n’était pas mutuelliste et n’appartenait même à aucune société. M. Berger qui lui succéda le 12 août 1832 et remplit cette fonction jusques, et compris le 11 août 1833, n’a fait partie de l’association mutuelliste qu’en décembre ou janvier suivans. C’est seulement le 18 août 1833 que l’Echo de la Fabrique, en passant sous la gérance d’un nommé Bernard, qui jusque-là y avait été complètement étranger, devint l’organe du mutuellisme ; il ne l’était pas auparavant ; ses rédacteurs croyaient préférable de défendre les intérêts de la classe ouvrière par la voie seule de la presse, sans dépendre d’autre chose que de leur conscience et de l’opinion publique. La scission qui eut lieu à cette époque (août 1833) est trop connue pour que nous ayons besoin de la rappeler. L’Echo de la Fabrique quitta alors la ligne du Précurseur et suivit celle de la Glaneuse après un moment d’hésitation qui valut au nouveau gérant des éloges maladroits du Courrier de Lyon. Les actionnaires dissidens qui formaient la minorité (le nombre était arrivé à 100) fondèrent l’Echo des Travailleurs, afin de continuer les doctrines de l’ancien Echo de la Fabrique ; mais cette nouvelle feuille ne put lutter contre les circonstances ; créée le 2 novembre 1833, elle succomba le 22 mars 1834 (elle a eu 35 numéros). – M. Sigaud aîné en était le gérant, et MM. Falconnet et Chastaing rédacteurs.


i. Voici les noms des 37 actionnaires qui ont les premiers répondu à l’appel de M. Falconnet. Ceux dont la profession n’est pas indiquée sont fabricants d’étoffes de soie.

Le défaut d’espace nous force de renvoyer à un prochain numéro une lettre de M. Nap.-Aug. Clément, relative [2.2]à la note insérée au bas de la lettre de M. Derrion, dans le numéro 17 du journal.

AU RÉDACTEUR.

Lyon, le 6 mai 1835.

Monsieur,

Attaqué comme homme public et comme homme privé d’une manière injurieuse par un lâche anonyme, dans l’avant dernier numéro de l’Indicateur, mon intention première avait été de ne pas répondre. En effet que doit-on à un anonyme ? le mépris ; à de plats quolibets ? le silence : mais je réfléchis que mon silence pourrait être mal interprété et d’après le conseil de plusieurs de mes amis j’adressais la lettre dont je vous donne copie avec la présente au gérant de l’Indicateur, moralement et légalement responsable. Ce gérant, après avoir accueilli l’attaque, aurait dû au moins accueillir la défense. IL L’A REFUSÉE ! J’aurais le droit incontestable de le forcer judiciairement à l’insertion de ma lettre, mais outre que les voies judiciaires me répugnent, je préfère pour l’édification des chefs d’atelier, mes confrères, signaler à l’opinion publique un pareil déni de justice. Que mon exemple les avertisse de ce qu’ils ont à espérer si l’occasion se présentait pour eux comme elle s’est présentée pour moi. Refuser de faire connaître la défense, de parvenir à la découverte de la vérité. L’Indicateur est jugé par ce fait : Que tout homme de bonne foi prononce ! que ferait donc ce journal s’il était seul ? Il y a plus, le gérant de l’Indicateur a indignement abusé d’une note confidentielle pour déverser sur moi, et en son nom, de nouvelles injures. En vérité, M. Favier ! vous n’êtes pas mon secrétaire pour me corriger ! Quelle outrecuidance de votre part. C’est de vous et de vos pareils que Jésus-Christ a dit : On voit une paille dans l’œil de son voisin et l’on ne sent pas la poutre qu’on a dans le sien propre. Vous, monsieur Favier, me corriger ! mais si vous aviez ce talent-là vous l’emploieriez sans doute à mieux instruire vos lecteurs. Oh ! cette suffisance ne vous va pas.

Vous m’obligerez, monsieur, de vouloir bien insérer dans votre journal la lettre dont s’agit, afin que vos lecteurs puissent juger si elle était de nature à être repoussée par un gérant qui se serait tant soit peu respecté.

J’ai l’honneur, etc.

charnier.

Copie de la lettre adressée au gérant de l’Indicateur.

Je compte que homme nouveau dans la carrière du journalisme ainsi que vous vous êtes énoncé dans votre prospectus, vous me saurez bon gré des observations que je vous adresse en réponse à la lettre injurieuse sous le pseudonyme d’un solitaire de la montagne insérée dans votre dernier numéro. D’abord un gérant doit réfléchir sérieusement avant d’admettre des injures, surtout celles qui sont voilées de l’anonyme, vu qu’il est seul chargé de la responsabilité morale et légale, ensuite calculer si les intérêts qu’il représente y gagnent quelque chose ; enfin prévoir les conséquences d’une pareille démarche. Je crois et je suis même persuadé que vous avez agi de bonne foi, c’est pour cela, monsieur, que je ne rougis pas de répondre à des injures ; mais je ne réponds qu’à vous seul (et non à un contradicteur réduit à se cacher dans un antre de solitaire pour singer maladroitement un rôle qu’il ne connaît pas, lançant des injures mensongères : qu’il se cache, il a bien raison). Veuillez par l’insertion de la présente inviter les cent quatre premiers mutuellistes qui, sous ma direction, composaient la société d’Indication mutuelle, dont je fus le directeur jusqu’au 30 mars 1828, à vous éclairer sur l’origine du mutuellisme. J’ai lieu de croire qu’ils s’exprimeront avec le calme de la vérité, et qu’ils n’auront pas la maladresse encore moins l’injure, pour convaincre vos lecteurs quand ce ne serait que pour respecter votre journal dont les précieuses colonnes sont loin d’être une arène destinée aux discussions burlesques. Je crois que dans l’intérêt de tous, pour éviter une polémique oiseuse et peut-être acerbe il conviendrait d’établir une correspondance privée dont vous ne publieriez ensuite que le résultat signé par les correspondans.

Agréez, etc.

charnier.

Cette lettre était suivie du post-scriptum suivant, en marge duquel j’avais écrit ce mot confidentiel :

P. S. Dans le cas ou sans le vouloir j’aurais écrit une ligne qui vous fasse juger utile d’insérer une note à titre d’observation. Veuillez la rayer plutôt que de provoquer de ma part la moindre réponse. Je ne peux pas m’en occuper, mieux encore, je crois devoir m’en abstenir, etc.

N. D. R. Monsieur Charnier est en vérité bien bon de s’étonner de la conduite de l’Indicateur. Pour nous, au contraire, nous aurions été étonnés si l’Indicateur avait agi autrement. Refuser la défense lorsqu’on a accueilli l’attaque, est un acte qu’aucun journal ne se permet : mais nous l’avons dit, l’Indicateur est un journal comme il n’y en a pas. M. Charnier qui nous avait blâmé de l’avoir écrit est sans doute aujourd’hui de notre avis ; tant mieux que ses yeux se soient dessillés, quoique un peu tard. Après les méfaits de l’Indicateur, que nous [3.1]avons signalés dans notre numéro du 12 avril dernier, et sous l’humiliation desquels il a courbé la tête, on peut tout en attendre. Il injurie, il calomnie, il refuse la défense lorsqu’il le croit utile à ses intérêts, à ses passions et il se dit libéral, et il parle de fraternité, et il vante sa bonne foi. O hommes aveugles ! que vous êtes à plaindre. – Si l’Indicateur a à répondre, nous l’invitons a le faire de suite et à ne pas attendre que M. Charnier soit parti pour Paris où il doit être rendu le 22 de ce mois, en qualité de témoin à décharge ; ce serait encore une infamie.

Nous appelons l’attention des lecteurs sur le procès d’avril, publié DE CONCERT AVEC LES ACCUSÉS, par M. Pagnerre, gérant du Populaire ; ce n’est point une spéculation sur la curiosité publique, mais une œuvre patriotique exécutée avec conscience et talent, et dont on a l’avantage de connaître le nom du rédacteur, ce qui est une garantie incontestable.

Nous avons sous les yeux les premières livraisons ; chacune composée de 16 pages in-8° contient 50,000 lettres, et par conséquent, 12,400 de plus que deux des livraisons de ce même procès formant le même nombre de pages, publiées sous les auspices de l’Indicateur.

(Voy. les annonces.)

STATISTIQUE DU CONSEIL DES PRUD’HOMMES.

Années.
Affaires soumises au conseil.
Affaires conciliées.
Jugemens 1er ress.
Der ress.
Total.
1829 :
2 725,
2 700,
6,
19,
25.
1830 :
2 703,
2683,
14,
6,
20.
1831 :
2 840,
2819,
12,
9,
21.
1832 :
3 326,
3 308,
12,
6,
18.
1833 :
3 560,
3 430 78,
12,
6,
18.
1834 :
3 396,
3 211,
71,
114,
185.

L’énorme différence qu’on trouve dans le nombre des jugemens rendus en 1833 et 34, comparativement aux années précédentes, résulte de la mesure que prit sur notre demande, l’administration de l’enregistrement d’exiger du greffier du conseil, la rédaction des jugemens ; auparavant le greffier ne les rédigeait qu’autant qu’ils étaient demandés de suite. Il en résultait d’abord l’inconvénient pour les parties de n’être jamais jugées définitivement et ensuite l’impossibilité d’établir une jurisprudence fixe. Voyez à ce sujet, l’écho de la fabrique, année 1833, n° 4, Des jugemens du conseil des Prudhommes, et n° 9, Lettre de M. Fraisse directeur de l’enregistrement à M. Marius Chastaing rédacteur en chef.

Le secrétaire actuel du conseil, tient note des dépôts d’échantillons faits pour conserver le privilège des dessins. Ces dépôts sont au nombre de 48 pour l’année 1833 et de 51 pour l’année 1834.

CONSEIL DES PRUD’HOMMES.

Séance du 30 avril 1835.

En l’absence de M. Riboud, président, M. Gaillard occupe le fauteuil. – Membres : MM. Arragon, Bender, Chantre, Cochet, Dufour, Dumas, Micoud, Perret, Roux, Vérat, Wuarin.

22 causes sont appelées dont 2 sur cotation 3 sont arrachées, 3 renvoyées à huitaine et trois autres jugées par défaut. Les suivantes seules paraissent présenter quelque intérêt.

chausson C. chevrot, question à juger :

Le changement de profession du maître est-il un motif suffisant pour résilier une convention d’apprentissage ? – Oui.
Dupuis c. Héraud. Question à juger.

Est-il dû, sur l’article velours, à moins de convention contraire, un excédent sur la moitié de façon allouée ordinairement aux compagnons de fabrique ? – Oui.

De combien est cet excédent ? – Vingt-cinq centimes par aune.

Esnaut c. mariés Souchat. Question à juger.

[3.2]Une convention d’apprentissage, faite par la mère d’un jeune homme hors la présence de son mari, est-elle valable lorsqu’elle a déjà reçu un commencement d’exécution ? – Oui.

En l’absence de Souchat père, sa femme traita avec Esnaut pour apprendre au fils Souchat la théorie de fabrique, moyennant une somme de 400 fr. dont la moitié fut payée de suite. Esnaut n’ayant pas reçu les autres 200 fr., faisait appeler les mariés Souchat. Souchat déclarait ainsi que cela a été avoué par la partie adverse, qu’il n’avait point fait de convention et qu’il n’entendait pas payer. Le conseil a déclaré valable la convention et a condamné Souchat au payement des 500 fr. réclamés.i

Ve peyrard C. burel. Question à juger :

Le chef d’atelier qui reçoit une pièce d’un négociant et la livre à un ouvrier auquel il loue le métier, peut-il se dispenser de faire finir cette pièce à ses frais, risques et périls si cet ouvrier abandonne le métier qu’il tenait à titre de maître ? – Non.

La Ve Peyrard a été condamnée à faire finir par qui bon lui semblerait, la pièce que Burel lui avait confiée.


i. Le conseil nous semble avoir jugé plutôt en équité qu’en droit. Il est probable que le père de famille ne peut pas ignorer la convention faite par son épouse au sujet de son fils, et alors il se la rend propre par son acquiescement ; s’il l’ignorait il serait coupable d’une grave incurie : sous ce rapport le conseil a bien jugé, mais, légalement parlant, le conseil a violé la loi.

Nous avons reçu trop tard, pour pouvoir l’insérer dans le présent numéro, une lettre de M. B. C., relative à l’affaire de M. Bofferding contre MM. Gelot et Ferrière. Elle le sera dans le prochain numéro.

Le 26e volume des brevets d’invention ou de perfectionnement expirés, est déposé au secrétariat général de la préfecture où l’on peut en aller prendre connaissance.

DOUANES. Un décret du gouvernement sarde du 7 avril dernier, vient d’apporter quelques modifications au tarif du 19 février 1830.

Les soies blanches de Novi pourront être exportées, mais par la douane de Turin seulement, moyennant trois livres par kil. et sous l’observance des formalités requises pour l’exportation des organsins.

Les soies grèges de Savoie, Gênes et Oneille pourront, moyennant un droit de 10 p. 0/0, être exportées par les douanes de Chambéry, Eluiset, Gênes et Oneille.

M. Thénot vient de faire paraître la 4e livraison de son Traité de perspective pratique pour dessiner d’après nature. Tout ce que l’on doit savoir est compris dans ce livre, avec lequel, sans maître, on peut très bien apprendre. Cet ouvrage est d’autant plus précieux qu’il est le seul dans ce genre, le premier qui traite de la manière la plus simple de voir juste et de dessiner exactement d’après nature, se rendant compte de tout. On conçoit facilement de quelle utilité majeure il est pour toute personne qui s’occupe de peindre et de dessiner.

Il y aura 6 livraisons de 4 planches chacune avec texte explicatif, du prix chacune de 1 fr. 50 cent. L’ouvrage terminé sera porté à 10 fr. – On souscrit chez l’auteur, place des Victoires, n. 6, à Paris, et au bureau de ce journal, où sont déposées les livraisons parues.

Programme des prix proposés par la société d’encouragement pour l’industrie nationale, dans la séance du 24 décembre 1834, pour être décernés en 1835, 1836 et 1837.

ANNÉE 1835.

Prix pour la fabrication, des briques, tuiles, carreaux et autres produits en terre cuite.
[4.1]– Le peignage du lin par machines.
– La construction d’un instrument propre à remplacer les tarauds.
– Idem d’un instrument propre à former les pas de vis sur les tiges de toute espèce.
– Les reports de dessins et lettres autographiques.
– La fabrication des bouteilles destinées à contenir du vin mousseux.
– La détermination des effets de la chaux employée à l’amendement des terres.
– Les moyens de sûreté contre les explosions des machines à vapeur et des chaudières de vaporisation.
– Le perfectionnement des fonderies de fer.
– La description des procédés de blanchiment des toiles destinées à la fabrication des toiles peintes, de la préparation des couleurs et de leur application, et de toutes les machines qui servent à ces différens usages.
– La fabrication du papier de Chine.
– Le nettoiement des écorces ou de toute autre substance propre à la fabrication du papier.
– La découverte d’un procédé propre à recueillir le gluten dans la fabrication de l’amidon, et à utiliser les eaux des amidonneries et des féculeries.
– La découverte d’un procédé destiné à procurer à la fécule la propriété de donner un pain qui lève comme celui de la farine de froment.
– Idem, id. propre à reconnaître le mélange de la fécule avec la farine de blé.
– La fabrication de bougies économiques.
– Le perfectionnement de la lithographie.
– L’impression lithographique en couleur.
– La confection d’armures métalliques et de tissus d’amiante propres à préserver de l’action des flammes, et pour un procédé destiné à rendre les substances organiques incombustibles.
– L’établissement en grand d’une fabrication de creusets réfractaires.
– Le perfectionnement de la construction des fourneaux.
– Une substance propre à remplacer la colle de poisson dans la clarification de la bière, façon de Paris.
– L’étamage par un procédé différent des glaces à miroir.
– La découverte d’un métal ou alliage moins oxydable que le fer et l’acier propre a être employé dans les machines à diviser les substances molles alimentaires.
– L’établissement de sucreries de betterave sur des exploitations rurales.
– La fabrication des vases propres à contenir et à conserver pendant plusieurs années des substances alimentaires.
– La plantation du mûrier à papier.

(La suite au prochain numéro.)

THÉÂTRES.

Les débuts continuent au milieu des orages. Dans notre dernier numéro nous avons dit que mantet avait pris sa revanche dans Mazaniello. En effet après le duo « Amour sacré de la patrie » les applaudissements furent unanimes, et nous nous retirâmes persuadés de son admission ; mais la cabale veillait, et lorsqu’il se présenta au 5e acte pour chanter la barcarole, on ne lui permit pas d’ouvrir la bouche. Il fut donc jugé sans avoir été entendu. M. Mantet avait demandé une autre épreuve par une lettre insérée dans les journaux ; mais lorsqu’il s’est présenté jeudi dernier il a été sifflé opiniâtrement, et il n’a pu prononcer un mot. Il est vrai de dire qu’une partie nombreuse du public a protesté contre ; et la toile a été baissée sans que le spectacle ait pu être achevé. – Nous devons protester au nom de la liberté, au nom de la dignité de l’homme et de la considération due aux artistes contre ce mode injurieux d’improbation. Il nous semble qu’il serait convenable d’attendre que l’acteur dont on ne veut pas se soit retiré de la scène pour appeler le régisseur et lui exprimer le vœu de la majorité. – Les autres débuts sont ceux de M. delpoux, première basse-taille chantante ; de M. lecerf, et de Mlle bouvaret, première dugazon. – La réprobation paraît être unanime à l’égard du premier. – Quant aux deux autres ils ont généralement plu et on doit les considérer comme admis. – Qu’on prenne garde par trop d’exigences à rendre le théâtre impossible à Lyon. – Nous avons omis de rendre compte du premier début de M. jeandelisse, Colin et de Mme fouche, jeune première ; nous réparerons cet oubli dans un autre article.

CHARADE.

Mon premier soulevait l’olympique poussière,
Et dans tout son éclat on le voit à Long-Champ ;
Mon second met toujours Harpagon en colère,
et mon entier croît en plein champ.

Annonces.

[4.2](50-1) Faits préliminaires au Procès des accusés d’Avril ; 1 volume in 8° de 240 pages.
Ce volume est indispensable à ceux qui voudront avoir une connaissance exacte de cette immense affaire. – Il contient entr’autres choses 1. notice sur les événemens d’avril ; 2. notice judiciaire sur la cour des pairs ; 3. analyse des travaux de cette cour depuis qu’elle a été saisie du procès d’avril ; 4. idem du rapport de monsieur Girod de l’Ain ; 5. listes des citoyens inculpés, mis en accusation et en liberté ; 6. résumé des incidens soulevés par la question de libre défense ; 7. le procès fait au National, etc. – Il est publié par monsieur Pagnerre, gérant du Populaire.
S’adresser chez tous les libraires. – Prix : 2 fr. 50 c.

PROCÈS
des accusés d’avril,
PUBLIÉ DE CONCERT AVEC EUX.
M. pagnerre, gérant et rédacteur du Populaire, éditeur des œuvres de MM. Cabet, Cormenin, etc., fera paraître à dater de l’ouverture des débats, qui auront lieu le 5 mai devant la cour des pairs, un compte-rendu que les lecteurs sont invités à ne pas confondre avec toute autre espèce d’entreprise de librairie. – Ce compte-rendu sera publié par livraisons de seize pages, ayant chacune cinquante mille lettres.
Les trois mille premiers souscripteurs recevront gratuitement un tableau figuratif de la salle des séances. – Ce tableau sur une feuille grand papier vélin, colorié avec soin, sera vendu séparément 1 fr.
Prix : 10 livraisons coûteront 2 fr. 25 c., rendues franco au domicile des souscripteurs.
Ceux qui préféreraient ne recevoir les livraisons que réunies et formant volume, ne payeront les dix livraisons que 1 fr. 75 c.
On recevra des titres et une couverture imprimée pour chaque volume.
On souscrit à Paris, chez M. Pagnerre, rue Bergère, n. 17. A Lyon, au bureau de la Tribune Prolétaire, rue Grôlée, n. 1.
Chez MM. falconnet, rue Tholozan, n. 6.
Marius chastaing, rédacteur en chef, rue du Bœuf, n. 5, au 2e.

(49-2) PORTRAITS des accusés d’avril et des principaux défenseurs, sur beau papier vélin, grand in-4°.
Au choix : vingt-cinq centimes chaque.
Ceux qui souscriront pour vingt-cinq portraits ne payeront la collection que 5 francs.
A Paris, chez Aubert, galerie Véro-Dodat.
A Lyon, au bureau du journal.

OFFRE D’EMPLOI.
(52-1) On demande pour directeur dans ce département, un comptable actif et bien famé, dont le cautionnement, converti en actions, sera de 1,000 à 2,000 francs, selon la population départementale. Chaque action de 1,000 francs lui donnera droit à un intérêt de 5 p. 0/0 et à une part considérable dans les bénéfices de la société, déjà en pleine activité dans la majeure partie des départements où elle a recueilli en quelque mois pour un million d’assurances.
Le traitement du directeur est de 50 p. 0/0 sur ses recettes personnelles, de 20, de 10 et de 5 p. 0/0 sur celles de ses subordonnés.
On acceptera de préférence la candidature d’un employé dans une recette générale, d’un négociant ou banquier, d’un ancien fonctionnaire ou d’un officier retraité. Le postulant, dans sa demande, devra justifier de ses antécédens.
S’adresser, franco, pour les renseignemens, au directeur général de la banque philanthropique, rue de Provence, n. 26, à Paris.

(45-4) A VENDRE, trois métiers de chales 5/4, et divers accessoires. – S’adresser Cours Morand, N. 8, au portier.

(51-2) – A VENDRE. Deux métiers au châles en 1/4 avec mécaniques en 1 500 et 1 800. – Un métier de courant et divers accessoires de la fabrique. On cédera le tout ou partie à un prix modéré.
S’adresser au bureau du journal.

 

 

Contrat Creative Commons

LODEL : Logiciel d'édition électronique