Il y a quinze jours que la lettre suivante était dans nos bureaux, mais comme nous l’avions trouvée dans notre boîte sans signature, nous n’avions pas cru devoir la mettre au jour. Aujourd’hui, M. Bardet vient en réclamer l’insertion, dans l’espoir sans doute que le public après l’avoir lu lui rendra l’estime que la lettre de M. Sifflet lui avait ravie. Nous lui dirons que pour nous, notre jugement sur sa conduite n’a jamais été à son détriment et que M. Moleron seul, lui a reversé toutes les erreurs faites au préjudice de M. Sifflet au moment des débats en conciliation.
Monsieur le rédacteur,
Veuillez insérer la présente en réponse à la lettre de M. Sifflet dont vos lecteurs ont été informés par votre numéro du 19 avril dernier.
Je suis on ne peut pas plus étonné que M. Sifflet se trouve formalisé de ce que M. Moleron a dit au conseil des prud’hommes qu’il lui manquait de la soie ; car il doit savoir que, l’ayant prié d’échantiller, il nous a dit lui-même qu’il ne faisait entrer que 15 à 16 grammes par aune, tandis qu’en expertise même il a été démontré qu’il fallait qu’il en eût fait entrer de 19 à 20 pour balancer ses comptes.
Il est vrai de dire que la coupe qui a été portée au greffe était plus réduite qu’elle ne l’aurait dû être ; aussi est-ce, sans doute, ce qui a déterminé MM. les arbitres à juger que le sieur Sifflet avait réellement pu employer la soie que M. Moleron lui réclamait par erreur.
Quoi qu’il en soit, je désirerais que M. Sifflet m’expliquât comment il se fait que les pièces de 60 aunes, qui rendent chez nos autres maîtres de 56 à 57 aunes, se trouvent de ne donner chez lui que de 54 à 55 aunes, ce qu’il nous est facile de démontrer.
J’ai l’honneur, etc.,
bardet,
Commis de la maison Moleron.