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31 mai 1835 - Numéro 37
 
 

 



 
 
    
CHRONIQUE.

? Le voisinage de Wauxhall-Road près Liverpool, a été jeté dans une grande consternation par l?explosion de [3.2]deux chaudières à la vapeur, dans la raffinerie de sucre de MM. Ring. L?explosion a été si violente qu?une partie du plafond a sauté, une cheminée nouvellement construite a été enlevée et jetée avec violence sur une maison dans Maguirre Street, en écrasant la toiture et les plafonds. Deux personnes qui se trouvaient dans les appartemens dont la toiture a été écrasée, ont été grièvement blessées. La raffinerie a été presque entièrement détruite : des tuiles ont été lancées à une grande distance, et les barres de fer qui soutenaient les fourneaux ont été enlevées par l?explosion à une hauteur prodigieuse. Ce malheur est arrivé à la suite d?une expérience pratiquée dans une chaudière neuve qui n?a pu supporter le degré de pression de la vapeur. Cinq personnes ont péri, trois ont été retirées des ruines, parmi eux est l?ingénieur qui faisait l?expérience. Deux maçons occupés à badigeonner une petite maison du voisinage, ont été tués par les fragmens de la cheminée.

? D?après le recensement de 1831, la population générale de la France s?élève à 32,569,223 individus. Le département du Nord est le plus peuplé ; il renferme 989,938 habitans. Le moins peuplé est celui de la Lozère ; il n?a que 140,347 habitans.

En décomposant le chiffre total de la population, suivant l?état civil des personnes on trouve le résultat suivant :

Hommes.
Enfans et non mariés, 8,866,422
Mariés, 6,047,841
Veufs, 722,611
Militaires, 303,331
Total, 15,940,105

Femmes.
Enfans et non mariées, 9,069,923
Mariées, 6,056,830
Veuves, 1,502,359
Total, 16,629,118

Total, 32,569,223

? On écrit de Munich (Bavière), 16 mai, à cinq heures du soir :

Il y a une heure qu?une explosion terrible a mis la consternation parmi les habitans. Le magasin à poudre, situé à une demi-lieue de notre ville, a sauté en l?air ; il contenait une grande provision de grenades, de bombes, de fusées à la Congreve, et environ 300 tonneaux de poudre. Jusque dans les quartiers les plus éloignés, les maisons ont été ébranlées, les appartemens se remplirent de poussière, et la pression de l?atmosphère a causé beaucoup de dégâts aux vitres dont les éclats volaient de toutes parts en blessant les personnes qui se trouvaient à portée ; on a vu des portes arrachées de leurs gonds et de leurs serrures, être jetées au loin, et plusieurs personnes ont été renversées. Le lieu de l?explosion ressemblait au cratère d?un volcan, d?où sortaient des pierres, des poutres, etc. Aussitôt après une fumée d?un blanc jaunâtre s?éleva et se répandit sur la ville, tandis qu?on entendait l?explosion des bombes et des grenades ; mais bientôt le calme le plus grand succéda à tout ce fracas.

A peine l?explosion avait-elle eu lieu que les rues se remplirent de monde ; chacun effrayé demandait ce qui était arrivé ; en peu de momens on vit un mouvement extraordinaire d?officiers, de soldats, de gendarmes et de voitures, et le théâtre de la catastrophe fut couvert de curieux. Partout on voyait des maisons endommagées, des boulets, des éclats de bombes et les membres encore palpitans des victimes de cet événement, autour desquels la foule saisie d?horreur se rassemblait pour tâcher de reconnaître, autant que les effets de la poudre le permettait, les traits des infortunés. Il y a six personnes tuées. L?artificier en chef avait envoyé un ouvrier au corps de garde voisin, et cette circonstance lui a sauvé la vie. D?après la déclaration de cet homme, il n?y avait aucun feu dans tout l?établissement, et il faut qu?en travaillant quelques étincelles se soient formées et qu?elles se [4.1]soient communiquées aux matières inflammables à portée. Il ne reste aucun vestige du magasin, et le lieu où il a été présente une surface aplanie.

(Gazette d?Augsbourg.)

 

 

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