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21 juin 1835 - Numéro 25
 
 

 



 
 
    

DES COLONIES AGRICOLES ET DE LEURS AVANTAGES.

Par M. Huerne de Pommeuse, ancien député1.

Nous extrayons de cet ouvrage important les faits statistiques suivants :

D?après les recherches auxquelles s?est livré M. de Pommeuse, il y avait en 1829 : 1,852,984 indigens et 75,120 mendians.

Le nombre d?indigens et de mendians est indiqué pour chaque département, dans un tableau fort intéressant, annexé à l?ouvrage de M. de Pommeuse. Nous remarquons que les départemens qui renferment le plus d?indigens et de mendians, sont :

Département.  Population.  Indigens.  Mendians. 
Aisne , 489,560   60,000   2,400 
Côtes-du-Nord ,  581,684   29,085   1,455 
Garonne (Haute) ,  407,016   27,134   904 
Gironde ,  538,151   41,845   1,661 
Manche ,  611,206   30,560    1,222 
Nord ,  962,648   160,441   8,022 
Pas-de-Calais ,  642,969   80,371   4,018 
Rhône ,  416,575   41,657   838 
Seine ,  1,012,373   101,337   1,500 
Seine Inférieure  ,  688,295   76,477   1,528 
Somme ,  526,282   58,475   1,168 

Un autre tableau donne le nombre d?hectares de terres incultes par département.

[4.1]Il y a en France 7,185,475 hectares de terres incultes.

Qui croirait que le département de la Seine contient 1,885 hectares de terres incultes ? Aux portes mêmes de Paris, il y a des centaines d?arpens qui pourraient devenir féconds sous le bras du pauvre.

Les détails statistiques sur le nombre des enfants trouvés n?offrent pas moins d?intérêt que les précédans. Ce nombre s?est toujours accru depuis 1784. En 1784, il était de 40,000, il s?est élevé à 125,000, en 1830. Paris contribue à ce chiffre pour une proportion d?environ 15,000.

Après les enfants trouvés viennent les forçats, cette autre plaie sociale. En 1831, il y avait en France 13,152 forçats, 9,601 réclusionnaires, 8,658 condamnés en surveillance temporaire, 7,454 vagabonds à la disposition du gouvernement ; ces divers nombres donnent un total de 38,805.

En additionnant le nombre des indigens, des mendians, des enfants trouvés, des forçats, etc., on trouve un effrayant total de 1,956,969, c?est-à-dire, près du quinzième de la population.

Ce simple relevé de chiffres ne suffit-il point pour donner, dès ce moment, une idée exacte des maux de la société, et de la nécessité d?y apporter de prompts remèdes ? Et dire que les remèdes sont là, que 7 millions d?hectares incultes s?offrent aux regards comme une source féconde de travail, de richesse, de moralité, et pour ainsi dire, de régénération.

A. St E.

Notes (DES COLONIES AGRICOLES ET DE LEURS AVANTAGES Des...)
1 Référence ici aux travaux de Michel-Louis Huerne de Pommeuses (1765-1840), dont notamment son ouvrage, Des colonies agricoles et de leurs avantages (1832).

 

 

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