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11 août 1835 - Numéro 1
 
 

 



 
 
    
CONSEIL DES PRUD'HOMMES.

Séance du 30 juillet 1835.

[2.2]Vingt-une causes ont été appelées ; nous les raconterons brièvement. Le procureur, c'est-à-dire, l'agent de la caisse de prêts n'avait que deux petits procès il les a fait arracher ; sans doute il aura sa revanche. — Faute d'avoir un compte écrit régulièrement M. Fortout, fabricant, a été condamné envers sa dévideuse, ceci doit être une leçon pour les chefs d'atelier. Des comptes en règle et un abonnement au journal, cela est indispensable pour eux. — M. Durand Rion faisait appeler M. Fréderic. Ce dernier ne s'est pas présenté et il était juste de donner défaut contre lui ; mais le demandeur ne se présentait pas non plus, c'était il nous semble le cas d'arracher la cause ; le conseil dans sa sagesse en a décidé autrement et il a donné défaut au fils Rion, représentant son père, contre le fabricant peu mémoratif ou qui n'a pas reçu l'invitation. Nous ne pensons cependant pas que le greffier rédige le jugement au nom de Rion fils, et cependant s'il le rédige au nom du père qui était absent il commettra un faux. La Dlle Marmonnier qui ne se souciait plus de la vie de l'atelier et préferait la promenade et autres plaisirs de son âge au devoir de travailler, a été condamnée à payer 200 fr. au sieur Muriat, son maître, et elle ne pourra se replacer que comme apprentie. Que la leçon lui profite ainsi qu'a ceux ou celles qui tenteraient de l'imiter.—Malgré la rigueur de leurs réglemens ou peut-être à cause d'elle, Rivière frères, imprimeurs sur étoffes, ont obtenu contre Roussy, leur apprenti, la condamnation de 400 fr. pour dédit d'apprentissage. Cela les a mis de bonne humeur et ils ont pris défaut contre un autre apprenti Genévai. Beaucoup d'autres affaires entre maîtres et apprentis ont été appelées ; mais toutes sans importance réelle. Nous ne croyons pas devoir allonger inutilement cet article par le récit de ces difficultés qui ne méritent aucunement l'attention publique, car toutes se résument par ces mots mauvaise foi, insubordination ; c'est au conseil des prud'hommes à se montrer sévère pour mettre fin à ces contestations sans cesse renaissantes.

 

 

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