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18 mars 1832 - Numéro 21
 
 

 



 
 
    
VARIÉTÉS.
RÉFLÉXIONS PROLÉTAIRES.

Est-il juste que de deux enfans nés le même jour, à la même heure, l?un soit condamné aux ténèbres de l?ignorance, aux douleurs de la misère, tandis que l?autre jouira des bienfaits de l?instruction, des enchantemens de la richesse ?

Le principe de l?égalité devant la loi admis depuis 1789 doit descendre plus bas. Il faut qu?il saisisse l?enfant à sa naissance, à cette époque de nudité où rien ne le distingue d?un autre enfant. Il faut qu?une même éducation, qu?un même bien-être les reçoivent tous deux aux portes de la vie et les accompagnent dans leur adolescence ! jusques là, ô hommes ! ne parlez pas de justice !

La morale de Jésus-Christ se résume, suivant l?apôtre Jean, dans ces mots : « Aimez-vous les uns les autres. » Et ces mots sont toute la loi chrétienne, mais cette loi n?a point de sanction pénale.

Jésus-Christ dit bien au faible de souffrir l?injure du fort ; au pauvre de supporter le dédain du riche, mais il ne prévoit pas le cas où le pauvre et le faible ne voudront plus supporter le dédain et l?injure.

Rendez à César ce qui appartient à César, a dit le Sage de Nazareth. C?est bien, mais qui jugera entre César et moi.

Frappez, et l?on vous ouvrira, dit l?Evangile, mais si l?on ne veut pas ouvrir, que faire ?

Marius Ch......

 

 

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