VARIÉTÉS.
RÉFLÉXIONS PROLÉTAIRES.
Est-il juste que de deux enfans nés le même jour, à la même heure, l’un soit condamné aux ténèbres de l’ignorance, aux douleurs de la misère, tandis que l’autre jouira des bienfaits de l’instruction, des enchantemens de la richesse ?
Le principe de l’égalité devant la loi admis depuis 1789 doit descendre plus bas. Il faut qu’il saisisse l’enfant à sa naissance, à cette époque de nudité où rien ne le distingue d’un autre enfant. Il faut qu’une même éducation, qu’un même bien-être les reçoivent tous deux aux portes de la vie et les accompagnent dans leur adolescence ! jusques là, ô hommes ! ne parlez pas de justice !
La morale de Jésus-Christ se résume, suivant l’apôtre Jean, dans ces mots : « Aimez-vous les uns les autres. » Et ces mots sont toute la loi chrétienne, mais cette loi n’a point de sanction pénale.
Jésus-Christ dit bien au faible de souffrir l’injure du fort ; au pauvre de supporter le dédain du riche, mais il ne prévoit pas le cas où le pauvre et le faible ne voudront plus supporter le dédain et l’injure.
Rendez à César ce qui appartient à César, a dit le Sage de Nazareth. C’est bien, mais qui jugera entre César et moi.
Frappez, et l’on vous ouvrira, dit l’Evangile, mais si l’on ne veut pas ouvrir, que faire ?
Marius Ch......