Retour à l'accueil
15 avril 1832 - Numéro 25
 
 

 



 
 
    

Des bruits d?empoisonnemens ont circulé à Paris pendant plusieurs jours, et ont eu d?affreux résultats ; il fallait bien s?attendre que la malveillance ne manquerait pas, dans notre ville, d?exploiter la crédulité du peuple, et c?est ce qui est arrivé. Pendant plusieurs jours, on n?a parlé que des puits qu?on avait empoisonnés à la Croix-Rousse ; nous avons voulu nous éclairer sur ces bruits absurdes ; voici ce que nous avons appris et que nous pouvons donner comme certain : Un jeune homme a été appelé pardevant le commissaire central pour avoir dit chez un fabricant qu?on empoisonnait les puits à la Croix-Rousse ; interrogé par M. Prat, le jeune homme a répondu qu?il tenait cela d?une femme à qui une autre femme l?avait dit ; voilà certes une assez forte preuve de commérage ; aussi le jeune homme a-t-il été relâché muni d?un certificat de M. le commissaire central. C?est delà bouche même du jeune homme que nous tenons tous ces détails.

Ce qui a donné de la consistance à ces bruits, c?est que la ville, par une mesure de salubrité, a ordonné le curage des puits, et de là la malveillance de crier aux empoisonnemens.

Nous invitons le peuple à ne pas croire à de pareilles absurdités. C?est déjà bien assez d?avoir à se prémunir contre le terrible fléau qui nous menace, sans se créer de nouvelles craintes, surtout lorsqu?elles sont dénuées de tout fondement, et qu?elles ne peuvent servir qu?à nos ennemis.

 

 

Contrat Creative Commons

LODEL : Logiciel d'édition électronique