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29 avril 1832 - Numéro 27
 
 

 



 
 
    
CONSEIL DES PRUD?HOMMES.

Dans la séance du samedi 21 avril, le sieur Botto présente au conseil son livre de compte, avec les sieurs Pingeon et Mandrillon, sur lequel il y a plusieurs chiffres refaits.

Le conseil ayant reconnu le fait, s?est vu forcé de faire une sévère morale au sieur Pingeon, et l?a condamné à rectifier ses erreurs, à régler les comptes du sieur Botto, et à le payer de suite.

Le sieur Botto nous rapporte que lorsqu?il fut lundi chez le sieur Pingeon, réclamer son payement, il fut reçu avec des injures ; on fut même jusqu?à le prier de passer la porte.

Jeudi, le sieur Botto fut de nouveau chez le sieur Pingeon, où de nouvelles disputes s?élevèrent, à la suite desquelles des agens de police, avertis par le sieur Pingeon, parurent chez lui pour arrêter le sieur Botto. Ces agens, après avoir entendu l?ouvrier, et reconnaissant la justice de sa réclamation, engagèrent à leur tour le sieur Pingeon à régler le livre, et à payer le sieur Botto. Ce n?est que de cette manière qu?il a pu obtenir son payement.

Séance du jeudi 26 avril.

(présidée par m. guerin.)

La séance a été ouverte à six heures et demie ; l?emplacement réservé aux auditeurs était tellement encombré, qu?ils pouvaient à peine se mouvoir. Quoique les croisées fussent ouvertes, on étouffait de chaleur.

Les causes qui ont offert quelque intérêt sont les suivantes :

Le sieur Veillas réclame aux sieurs Pellin et Bertrand, 5 fr. 15 cent., provenant d?erreur de compte, soit sur quatre mouchoirs qui n?ont pas été portés à façon, soit sur le déchet du thibet qui n?a été marqué qu?à 12, au lieu de 18 deniers. Le sieur Pellin dit que la somme pour laquelle il est appelé, ne vaut pas la peine de paraître [7.2]devant le conseil, mais qu?il se présente pour défendre un principe, et dit qu?il y a plus d?un mois qu?il a réglé les comptes du sieur Veillas, et demande la prescriptioni.

Le conseil, après avoir examiné les chiffres et le compte des mouchoirs qu?ont rendus les pièces, ne reconnaît point d?erreur, mais déclare en même temps que les comptes seront revus, et les déchets portés comme le conseil l?a ordonné. Le sieur Bouillon est chargé de la vérification des comptes, attendu qu?il n?y a jamais de prescription pour les erreurs.

La dame Gendon, ourdisseuse, réclame le solde de ses comptes, que le sieur Laquais, négociant, refuse de lui porter au prix dont il avait l?usage de lui payer. Le sieur Laquais dit être convenu de payer le prix de 2 fr. 25 c. les pièces qu?il fait ourdir sur les soies cuites, mais ne prétend point payer ce prix sur les soies crues. La dame Gendon présente son livre au conseil, et demande que le prix dont elle est convenue et qui lui a été payé précédemment, lui soit continué. Le sieur Laquais dit que c?est par erreur que ce prix a été marqué sur les livres, et demande une expertise. L?affaire est renvoyée pardevant M. Estienne.

Les autres causes étaient des différends entre les maîtres et leurs apprentis ; ces derniers ont été conciliés, devant rentrer dans l?atelier, obéir et respecter leurs maîtres.

 

 

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