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6 mai 1832 - Numéro 28
 
 

 



 
 
    
VARIÉTÉS.

le précurseur et le courrier de lyon.

Nos bons aïeux disaient : Tout finit par des chansons. Maintenant tout finit par un coup d’épée. A l’exemple de nos législateurs, nos journalistes ont l’épée à la main presque aussi souvent que leur plume, et nous avons été naguères sur le point de voir un combat de 63 hommes de lettres contre 63 officiers d’état-major. Heureusement tous ces duels finissent en général d’une manière pacifique. Il faut espérer que le ridicule nous en délivrera.

Le métier de journaliste ne serait pas tenable, s’il fallait à chaque instant venir défendre ses opinions les armes à la main. Sans doute les personnalités sont fâcheuses, mais il faut savoir se mettre au-dessus, même dans l’intérêt de ses principes ; car un coup d’épée ne prouve rien. Autrement, une société d’actionnaires pourrait bien remplacer son gérant non plus par l’éditeur responsable inoffensif de la restauration, mais par un professeur d’escrime, et malheur alors à celui qui attaquerait ce journal.

Nous faisons ces réflexions à propos du duel qui vient d’avoir lieu entre MM. Anselme Petetin, rédacteur du Précurseur, et A. Jouve, rédacteur du Courrier de Lyon. Ce dernier, il faut le dire, avait commencé une lutte contre le précurseur, dans laquelle tous les avantages sont restés pour ce dernier. L’épreuve par les armes, ou le jugement de Dieu était complètement inutile.

Nous nous étions rencontrés avec le Précurseur dans un article inséré dans le dernier N° l’Echo, ayant pour titre du journalismei1. Nous avions même été plus loin que lui, et nous sommes fondés à croire que le Courrier de Lyon, sans nous citer, avait en vue cet article. Dans tous les cas, nous acceptons notre part des injures, et nous nous proposons de faire une réponse aux observations qu’il a publiées sous le titre : Des garanties en matière de presse périodique, et par suite à un précédent article : Des prolétaires et des journalistes, que nous croyons être de la même main.

Marius Ch……g.

Notes (VARIÉTÉS.)
1 L’abbé Jean-Baptiste Ladvocat (1703-1765) ; auteur au milieu du XVIIIe siècle du Dictionnaire historique et bibliographique portatif.
Nicolas-Toussaint Des Essarts (1744-1810), auteur entre 1800 et 1803 de
Les siècles littéraires de la France ou nouveau dictionnaire historique critique et bibliographique de tous les écrivains français morts et vivans jusqu’à la fin du 18e siècle.
Dreux du Radier (1714-1780), auteur en 1767 des
Récréations historiques, critiques, morales et d’érudition.

 

 

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