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13 mai 1832 - Numéro 29
 
 

 



 
 
    
AU MÊME.

Monsieur,

J?ai lu votre excellent article du dimanche 6 mai sur les devoirs des apprentis. Je suis obligé, Monsieur, d?avoir recours à vous, qui comprenez si bien votre mission, pour vous faire connaître combien sont souvent malheureux les chefs d?ateliers avec leurs élèves.

J?ai chez moi un jeune homme, dont les parens sont à Lyon ; loin de le moraliser sur des torts qu?il avait envers moi, ils ont applaudi d?abord à sa mauvaise conduite, et l?apprenti, fort de cela, est devenu incorrigible. Enfin, les parens, revenus de leur erreur, ont reconnu pardevant l?autorité de la Croix-Rousse où le jeune homme était en prison, non pas par mon ordre, mais bien par ordre de ses parens, que l?apprenti avait tous les torts possibles, qu?ils m?ont témoigné tous les regrets qu?ils ont de ce que j?ai souffert avec mon élève. J?ai cru que ces circonstances l?aurait changé, mais vain espoir ; il s?est enfui de nouveau de chez moi, prétextant que je le faisais endurer de faim ; circonstance qu?il a soutenue [4.1]avec effronterie devant le conseil, mais qu?étant connu personne n?a heureusement écouté. Ses parens que j?ai revus sont désespérés de tous les méfaits de ce jeune homme. Comme il peut prôner les torts qu?il m?attribue, et dont ses parens reconnaissent aujourd?hui toute la fausseté, veuillez, dans l?intérêt d?un chef d?atelier qui ne veut point qu?on le croie un égoïste, épargnant la subsistance à ses élèves, insérer ma lettre dans votre prochain N°.

Agréez, etc.

B. Jacob.

 

 

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