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13 mai 1832 - Numéro 29
 
 

 



 
 
    
AU MÊME.

Monsieur,

Ne pouvant me rendre compte à l’égard de nombreux abus qui existent dans la fabrique, je m’adresse à vous afin que la publicité fasse ce que la position d’une quantité d’ouvriers ne leur permet pas de faire. L’article chally, que beaucoup de fabricans ont fait jusqu’à ce jour, est un article très-limité pour le chef d’atelier, par la raison qu’il faut une quantité de trames pour le confectionner. Dès le premier temps de l’article, et presque continuellement les matières se sont données en fuseaux, cause qui a pu faire que l’article se fait à bas prix, le maître n’ayant point de frais de dévidage. Aujourd’hui, soit par spéculation de certaines maisons, soit par une quantité de matières achetées en flotte, ou peut-être pour réduire le salaire de l’ouvrier, le fabricant se sentant fort de la misère des ouvriers qui leur empêche de remonter leurs métiers, profite de cette circonstance pour les ruiner encore, en leur faisant supporter le dévidage, ce qui réduit leur journée de 50 c. à 60 c., et leur fait supporter le déchet qui se fait au dévidage, ce qui le met en solde de matières. Une quantité d’abus de ce genre mérite la publicité, et cette publicité fera peut-être que nos soi-disans chefs-naturels deviendront un peu philantropies et plus humains à l’egard de ceux qui leur servent de marche-pieds pour se hisser sur d’immenses coffre-forts.

Un de vos lecteurs.

 

 

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