L'Echo de la Fabrique : 12 juillet 1835 - Numéro 28NOTICES DE JURISPRUDENCE. du conseil des prud’hommes de lyon. (Faisant suite à celles insérées dans l’Écho de la Fabrique, 1833, nos 2 et 32.) (Suite, v. n. 27.) 48. A défaut de convention écrite pour la durée de l’apprentissage, le conseil peut-il s’en rapporter au dire de l’une des parties même sans lui faire prêter serment ? – Oui. 49. Lorsque par suite du décès de la femme du maître, il n’y a plus que des jeunes gens dans l’atelier, une fille apprentie a-t-elle le droit de faire résilier son engagement ? – Oui. 50. L’apprentie qui sort de chez son maître parce que depuis le décès de l’épouse de ce maître il n’y a que des jeunes gens dans l’atelier, doit-elle une indemnité si elle sait travailler ? – Oui. 51. Dans le cas ci-dessus, le conseil des prud’hommes a-t-il le droit de fixer l’indemnité ? – Oui. 52. Le fabricant qui refuse de reprendre son apprenti mis en surveillance par le conseil, est-il, par ce fait, déchu du droit à une indemnité ? – Oui. 53. Lorsqu’un apprentissage qui a eu un commencement d’exécution est rompu par le refus du père de l’apprenti de signer les conventions, est-il dû une indemnité au fabricant ? – Oui. 54. Quand le chef d’atelier et l’apprenti sont contraires en fait sur la quotité du salaire promis à l’apprenti et que la vérité ne peut être connue, est-ce le cas de résilier l’apprentissage sans indemnité ? – Oui. 55. L’apprenti graveur doit-il fournir ses outils ou si le maître les lui a fournis, doit-il en payer le prix sur son travail après sa tâche ? Oui. 56. L’apprenti qui est frappé par son maître, a-t-il le droit d’obtenir la résiliation, sans indemnité, du contrat d’apprentissage ; toutefois à la charge de ne se replacer que comme apprenti ? Oui. 57. L’apprentie tailleuse dont la maîtresse s’est mariée, et par suite habite un domicile séparé de son atelier, ce qui l’empêche de le surveiller elle-même, peut-elle obtenir la résiliation des conventions avec une indemnité moindre que celle stipulée ? – Oui. 58. Lorsqu’au bout de quatorze mois, un apprenti ne veut pas continuer son état et qu’il demande la résiliation des conventions, le conseil a-t-il le droit de modérer l’indemnité stipulée, sauf au maître à exiger le surplus si l’apprenti se replaçait ensuite dans la même profession ? – Oui.i 59. Y a-t-il lieu à condamner à une indemnité l’apprenti qui refuse de reprendre son travail lorsqu’il est constaté, par un médecin, qu’il est en état de le faire ? – Oui. 60. Un chef d’atelier peut il faire donner un livret de compagnon à un apprenti qui n’a pas fini son temps ? – Non. 61. Le chef d’atelier qui avait consenti à résilier une convention d’apprentissage sans indemnité, à la charge par l’apprenti de finir son temps dans un autre atelier, peut-il, si cette condition n’est pas remplie, réclamer une indemnité ? Oui. 62. Le fabricant qui ne sympathise pas avec son apprenti, a-t-il droit de demander au conseil acte de ce qu’il consent à la résiliation [4.1]des conventions moyennant que cet apprenti se placera ailleurs en la même qualité, faute de quoi l’indemnité stipulée lui sera payée ? – Oui. 63. La caution d’un apprenti est-elle responsable du dommage fait à une pièce d’étoffe même par la maladresse de l’apprenti ? – Oui. 64. La caution d’un apprenti doit-elle payer l’arriéré des tâches ? – Oui. 65. Lorsque le chef d’atelier ne se tient pas suffisamment chez lui pour enseigner son apprenti, le conseil a-t-il le droit de résilier sans indemnité les conventions. 66. Lorsqu’il est constaté, qu’à raison de sa santé, un apprenti ne peut pas continuer sa profession, les conventions doivent-elles être résiliées ? – Oui. 67. Une indemnité moindre que celle stipulée dans la convention peut-elle être allouée au fabricant, sauf à lui à réclamer la différence si plus tard l’apprenti se replaçait dans la même profession ? – Oui. 68. L’apprenti qui ne finit pas son temps, est-il passible de l’indemnité stipulée dans la convention ? – Oui.ii 69. Cet apprenti ne peut-il se replacer que comme tel ?_– Oui. 70. Si une indemnité plus forte a été stipulée pour le cas ou il voudrait racheter son temps, doit-on réserver au chef d’atelier ses droits pour les exercer le cas échéant contre cet apprenti travaillant plus tard comme maître ou compagnon, sans avoir parachevé ailleurs son apprentissage ? – Oui. 71. Lorsque le contrat d’apprentissage est verbal et qu’aucune indemnité n’a été stipulée pour le cas de résiliation avant l’époque fixée, le conseil a-t-il le droit de fixer une indemnité ? – Oui. 72. Y a-t-il lieu à résilier, sans indemnité, une convention d’apprentissage faite avec un chef d’atelier qui est en même temps commis-négociant, lorsque ce fait était connu lors de la passation de l’acte ? – Non. 75. L’apprenti dans une fabrique d’impression où il est salarié selon l’usage, doit-il être condamné, s’il vient à quitter sans raison l’atelier, à payer une indemnité ou seulement à remplacer le temps perdu ? – Il doit une indemnité pécuniaire. 74. Lorsqu’un apprenti n’a pas été mis en demeure de rentrer dans une fabrique, une indemnité est-elle due ? – Non. 75. Un apprentissage peut-il être contracté pour un certain nombre de pièces au lieu de l’être pour un certain temps ? – Non. 76. Le chef d’atelier qui, dans le contrat d’apprentissage, ne s’est pas conformé à l’usage de la fabrique, perd-il son droit à toute indemnité ? – Oui. 77. Le chef d’atelier a-t-il le droit de soumettre ses apprentis à une retenue sur leur salaire en cas d’absence sans cause légitime ? – Oui. 78. La stipulation du remplacement du temps perdu ne doit-elle s’appliquer qu’au temps perdu par suite de maladie ou cas de force majeure et non pour absences volontaires ? – Oui. 79. Lorsqu’il est constant qu’un apprenti a mené une conduite insubordonnée, d’où résulte que le maître refuse de le garder et consent à ne point exiger d’indemnité, le conseil a-t-il le droit d’ordonner que cet apprenti fera un nouvel apprentissage sans déduction du temps déjà fait ? – Oui. 80. Le changement de profession du maître est-il un motif suffisant pour résilier une convention d’apprentissage ? – Oui. 81. Une convention d’apprentissage faite par la mère d’un jeune homme hors la présence de son mari, est-elle valable lorsqu’elle a déjà reçu un commencement d’exécution ? – Oui. 82. Peut-on imposer une tâche à un élève âgé de 13 ans 1/2 seulement, dont le physique est faible quoiqu’il ait déjà fait 18 mois sur 2 ans d’apprentissage ? – Non. (Suite et fin au prochain numéro.) Notes de fin littérales:i. Le tribunal de commerce a confirmé ce jugement et bien contrairement à la loi. En effet, l’article 1152 du code civil qui dispose que lorsque les dommages-intérêts ont été stipulés, les juges ne doivent allouer ni plus ni moins, se trouve complètement violé. Voyez à ce sujet, ii. Le conseil malgré l’approbation irréfléchie du tribunal de commerce, est revenu à l’exécution stricte de l’art. 1152 du code civil. |