L'Echo de la Fabrique : 12 août 1832 - Numéro 42

Souscription au profit de la veuve et des enfans de feu Antoine Vidal, gérant de l’Echo.

Vidal a usé sa vie à la défense des ouvriers ses camarades. Quelquefois il les a égayés par ses chansons. A ces deux titres il laisse un noble souvenir. Sa femme et deux enfans en bas âge demandent que ce souvenir ne soit pas stérile pour eux ; qui refusera à cette famille infortunée, du pain et des secours pour qu’elle puisse retourner dans son pays natal !

Une souscription est ouverte au bureau de l’Echo. Ouvriers, hommes sensibles et philantropes, hâtez-vous !

BAL DES FERRANDINIERS.

Les compagnons ouvriers en soie s’étant réunis et ayant cru devoir adopter le nom de Ferrandiniers1, donneront un bal au café du Grand-Orient, aux Brotteaux, le quatorze de ce mois, à huit heures du soir. Nous n’avons pas besoin de leur rappeler la perte qu’ils viennent de faire dans la personne de M. Vidal, ils s’empresseront sans doute d’égayer leur bal par une bonne œuvre en portant leur offrande à la souscription que nous avons ouverte au profit de sa famille, et pour laquelle une quête sera faite parmi eux.

[8.2]La souscription ouverte chez le sieur Germain, cafetier, en faveur de deux blessés, s’est élevéee à la somme de 40 fr. qui leur ont été remis.

Nous avions, lors de son ouverture, engagé les débitans de comestibles qui reçoivent notre feuille, à en ouvrir de semblables, afin de pouvoir soulager les victimes de nos dissentions. Maintenant à la veille de la fête de notre état, nous engagerions de même les diverses sociétés qui se réuniront pour la célébrer, à faire des quêtes à leur profit. Nous enregistrerons avec plaisir tous les actes de bienfaisance et d’humanité, qui seront faits en leur faveur, et nous serons fier de prouver que la classe industrielle de notre cité n’oublie pas ses malheureux.

Notes de base de page numériques:

1 Les compagnons avaient créé leur propre association en février 1832, et ils s’étaient baptisés les Ferrandiniers. Les journalistes de L’Echo de la fabrique, plus proches sans doute des chefs d’ateliers en soierie, n’étaient pas hostiles à cette association. Mais ils ressentaient toutefois avec crainte toute possibilité de fragmentation de la solidarité de tous les travailleurs de la Fabrique. Significativement, lorsque va s’ouvrir un grand concours sur le remplacement du terme « canut », Labory écrira au journal pour exprimer sa perplexité sur l’utilité d’un tel concours. Mais Chastaing, pour L’Echo de la fabrique, lui répondra en mentionnant le précédent des « Ferrandiniers » et en insistant sur l’urgence de retrouver rapidement un terme générique pour désigner solidairement tous les travailleurs en soierie de la fabrique de Lyon (numéro du 4 novembre 1832).

 

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