L'Echo de la Fabrique : 30 septembre 1832 - Numéro 49

On vient de soumettre à des épreuves décisives, en Angleterre, une invention qui promet de laisser bien loin derrière elle la découverte pourtant si célèbre des machines à vapeur. Un habitant de Londres, nommé Brown, est parvenu, après huit ans d’expériences, à se servir du gaz hydrogène pour moteur, au lieu d’employer la vapeur d’eau. Son appareil se compose d’un cylindre dans lequel il introduit du gaz hydrogène, très-facile et surtout peu coûteux à préparer. Le gaz, poussé dans le cylindre d’une manière et en quantité convenables, y soulève un piston qui communique avec une manivelle. Quand le piston est arrivé au terme de sa course, l’hydrogène s’enflamme comme la vapeur, se condense dans les machines à feu actuelles, et le vide se fait ; le piston retombe immédiatement, chassé par la pression atmosphérique, et il se relève poussé par un nouveau courant de gaz, de manière à produire ce mouvement alternatif de hausse et de baisse qui caractérise les machines à [7.2]vapeur. La différence consiste dans l’emploi du gaz au lieu de la vapeur, et le vide s’opère, dans le premier cas, par la combustion de ce gaz, ainsi qu’il a lieu par la condensation dans les machines à vapeur. Nous apprenons qu’une expérience en grand sur ce nouveau moteur a parfaitement réussi à Croydon, près Londres, où un appareil, mu d’après ce système, a fourni seize mille litres d’eau par minute. Nos lecteurs comprendront sans peine l’importance d’une telle découverte, qui permettrait de supprimer tout-à-coup les chaudières si lourdes et les provisions d’eau si coûteuses et encombrantes, aujourd’hui indispensables aux machines à feu.

(L’Industriel.)

 

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