L'Echo de la Fabrique : 14 octobre 1832 - Numéro 51

Croix-Rousse, le 11 octobre 1832.

Monsieur,

J’ai lu dans l’Echo du 30 septembre dernier, votre article concernant le jugement qui condamne le sieur Tiphaine à dix fr. d’amende, et par conséquent, remarqué les explications que vous ont données MM. les prud’hommes chefs d’ateliers, pour se justifier d’avoir apposé leur signature à cet acte ; explications qui naturellement ont fait penser que s’ils eussent reconnus ce qu’ils allaient signer, ils s’en seraient gardés ; ainsi bon nombre de mes confrères, comme moi, ont cru que le numéro suivant de votre journal contiendrait d’autres explications à ce sujet, faites collectivement et directement par ces Messieurs, afin de détruire dans l’esprit public le mauvais effet que leur imprévoyance y a produit, mais ils ont sans doute jugé l’affaire de trop peu d’importance, et se sont tûs.

M. Charnier, par sa lettre insérée dans votre dernier numéro, a seul montré de la répugnance à partager le blâme, cela prouve en sa faveur ; mais je ne crois pas qu’il se soit justifié, car je ne vois pas dans l’affaire Tiphaine, la majorité ni la minorité dont a voulu parler son conseil ; expressions qui, je crois, prouvent que M. Charnier n’a pas dit à son avocat que la condamnation avait été prononcée par M. le président, en vertu de son pouvoir discrétionnaire et sans consulter les membres du conseil ; si cela est exact, M. Charnier ne s’est donc pas trouvé dans l’obligation de signer la décision d’une majorité qui ne pourrait se former de la seule personne de M. le président.

Ainsi, M. le rédacteur, mes confrères et moi attendrons encore et sans impatience, de meilleures raisons, pour absoudre, ces Messieurs.

Votre tout dévoué.

Daverede, chef d’atelier.

 

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