L'Echo de la Fabrique : 21 octobre 1832 - Numéro 52

 MISSION SAINT-SIMONIENNE.

Nous ne comprenons pas la religion saint-simonienne, et ne croyons pas que du cahos qui règne en matières religieuses puisse sortir une religion nouvelle et générale : mais nous comprenons la politique saint-simonienne et admirons les hommes qui l’ont proclamée.

[4.1]Les apôtres Bruneau et Hoardi, qui ont passé quatre jours dans notre ville et qui partent ce soir pour Nîmes, ont trouvé dans notre population ouvrière une bienveillance et presque une sympathie générale aux quelles la population de la capitale ne les a pas accoutumés : c’est qu’ici il n’est pas un ouvrier qui ne sache que les grands principes qui dominent la politique aussi bien que la religion saint-simonienne, sont le classement selon la capacité, la rétribution selon les œuvres et que tous les efforts doivent tendre à l’amélioration progressive du sort physique, intellectuel et moral de la classe la plus nombreuse et la plus pauvre.

Que l’on approuve ou non les idées saint-simoniennes (et nous sommes loin de toutes les adopter), on ne peut refuser estime et admiration à des hommes, qui, afin de réaliser leurs convictions généreuses ont quitté des positions brillantes ou aisées pour se faire peuple, c’est-à-dire, pauvres, misérables, exposés à souffrir la faim, la soif et les injures et forcés au travail.

Notes de fin littérales:

i M. RibesRibes, le troisième, est resté malade en route. Leur costume est très gracieux et commode.

 

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