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11 novembre 1832 - Numéro 55
 
 

 



 
 
    
 

La liberté ranimant les cendres de Guillaume Tell sur les monts Helvétiens.

Voila le titre d’un poème qu’un jeune homme de 18 ans, M. J. M. L. Augier1, vient de publier. Ce cadre est magnifique, nous devons féliciter l’auteur d’avoir su le choisir. Le canon de juillet avait retenti pendant trois jours à Paris,

Et sur nous il se tut… Sa voix sombre et puissante,
Sur la tête des rois expira menaçante.
La terre en fut émue, et d’un trône en éclats,
L’écho du Vatican répéta le fracas.

Le Danube en eut peur, et le Rhin l’entendit
Dans l’Orient troublé l’horreur en retentit.
Sous les frimats gisant, le front dans des ténèbres,
Le pôle dans la nuit rendit ses sons funèbres ;
Et l’écho glacial du monde épouvanté,
S’effraya, dans les mers, de l’avoir répété,
Souverains et sujets, Russe, Belge, Germain,
Tout s’émeut aux accens du tonnerre lointain :
De forfaits engraissés tous les rois en frémirent,
Etc., etc., etc., etc., etc., etc.

L’auteur termine ce poème par un vœu patriotique, formulé en beaux vers, et que je transcris avec plaisir.

Waterloo ! champ de mort, terre des funérailles ;
Rends-nous les ces canons cachés dans tes entrailles !
Que le Parthe frémisse, et revenant confus,
Rapporte les drapeaux arrachés à Crassus.

Nous avons cité au hazard et sans affirmer que tout le poème soit constamment à la même hauteur, nous croyons que des encouragemens sont dus à ce jeune homme.

Marius Ch......g.

Notes (  La liberté ranimant les cendres de Guillaume...)
1 J.-M.-L. Augier, La liberté ranimant les cendres de Guillaume Tell sur les monts Helvétiens, poème publié à Lyon à l’imprimerie de J. Perret.

 

 

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