L'Echo de la Fabrique : 3 février 1833 - Numéro 5

 AU RÉDACTEUR.

Lyon, le 29 janvier 1833.

Monsieur,

Nous vous prions d’insérer dans votre prochain numéro la réponse ci-jointe que nous nous empressons de faire à la note calomnieuse insérée contre notre sieur Crozier, dans votre journal du 27 courant.

Non, il n’est point vrai que notre sieur Crozier ait tenu le propos que lui suppose la rumeur publique, ni aucun autre qui puisse avoir rapport aux fatales journées de novembre. Le but de cette calomnie est sans nul doute de chercher à rompre l’harmonie qui a toujours existé dans notre fabrique avec nos ouvriers.

Nous avons l’honneur, etc.
F. Potton, Crozier et Ce

Note du rédacteur. – Nous insérons cette lettre avec plaisir, car, nous le répétons, notre journal est ouvert à toutes les réclamations sans aucune exception. Nous pensons qu’après une dénégation aussi formelle il ne saurait y avoir de doute sur la fausseté du propos attribué à M. Crozier. Nous devons même dire à son avantage, qu’il nous a déclaré que si tous ses confrères payaient le laçage des cartons, sa maison s’y conformerait de suite. Cela nous donne lieu de persister dans notre opinion, que la première chose à faire par le conseil des prud’hommes est d’établir une jurisprudence fixe, et dès lors bien peu de maisons refuseront de s’y soumettre. Il en sera des droits constitutifs de la fabrique, tels que le laçage, les tirelles, déchet, montages, etc., comme du taux de l’intérêt de l’argent. Aucun négociant n’oserait prêter au-dessus du taux fixé par la loi ; aucun non plus n’osera se soustraire à l’acquittement des charges de fabrication par lui dues. Pour arriver à ce résultat, il faut que le négociant prévaricateur soit parmi ses confrères noté d’infamie, comme le serait celui connu pour se livrer à des prêts usuraires.

 

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