Le Prolétaire.
couplets inédits de a. vidal.
Sur l’humble paille je suis né,
Sous le beau ciel de la Provence,
Et quoiqu’au travail condamné
Le plaisir berça mon enfance.
A quinze ans je versais des pleurs ;
Que cette douleur m’était chère !
Amour ! tu couronnais de fleurs
Le front d’un pauvre prolétaire.
La fortune semblait me fuir,
Je ne courus point après elle,
Me confiant à l’avenir
A la vertu je fus fidèle.
Un grand me disait d’oublier
Mon nom, mon état et ma mère.
Ce grand voulut m’humilier,
J’aimai mieux rester prolétaire !
Nota. Ces vers sont les derniers que Vidal ait composé. Peu de jours après il cessa de pouvoir se livrer à aucun travail. Sous ce rapport ils sont précieux pour ses nombreux amis.