L'Echo de la Fabrique : 11 décembre 1831 - Numéro 7

[2.2]Nous croyons faire plaisir à nos lecteurs en mettant sous leurs yeux le discours de M. Du Molart, notre préfet, à Monseigneur le duc d'Orléans, et les réponses que S. A. R. a adressées aux diverses autorités et corps constitués qu'elle a reçues, le jour de son arrivée, dans l'après-midi.

discours du prefet.

Monseigneur,

Votre présence est l'arc-en-ciel qui annonce la fin de l'orage ; elle suspend notre deuil ; elle est le gage certain de l'indulgence et d'une entière réconciliation.

Aux acclamations qui éclatent sur le passage de V. A. R., vous reconnaîtrez, Monseigneur, que le grand désastre qui vient de frapper cette cité laborieuse, étranger dans sa cause à l'ordre public, n'a été qu'une collision violente d'intérêts privés.

Dans les funestes égaremens d'une partie de ses habitans, hors quelques factieux obscurs sur lesquels j'ai appelé toute la rigueur des lois, la population tout entière est restée fidèle à son amour pour la dynastie que son courage a concouru à élever, et qu'elle saura toujours défendre.

vive le roi ! vive le duc d’orléans !

Réponses de S. A. R. :

Au Tribunal de Commerce.

« Les coupables appartiennent à la justice ; les malheureux sont de mon domaine ; je veillerai sur eux autant qu'il sera en moi. Quant aux souffrances du commerce, nul ne les déplore plus que moi ; mais je me flatte que le retour de l'ordre et de la tranquillité de la ville de Lyon, pourra y rouvrir les sources de prospérité que la rébellion vient momentanément de tarir. »

A la Chambre de Commerce.

« Oui, Messieurs, il ne me reste plus à remplir aujourd'hui que mon devoir de pacificateur, et je serai heureux si je puis trouver dans l’accomplissement de cette tâche, quelque moyen d’adoucir le malheur des classes ouvrières. Si j’obtiens ce résultat, je n’aurai fait que réaliser les vœux du roi mon père ; et ma plus douce récompense sera dans le succès de mes efforts. »

Au Maire de la Croix-Rousse.

« Nous sommes venus, M. le maréchal et moi, pour rétablir l'autorité des lois méconnues. Aujourd'hui, le repentir, la soumission sans réserve que vous me témoignez au nom de vos administrés, me met à même de remplir la noble tâche de conciliateur. Croyez que je ne négligerai rien pour apporter tous les soulagemens qu'il sera possible à la position malheureuse des ouvriers ; mais il faut, avant tout, qu'ils obéissent sans restriction à la loi, qu'ils respectent la propriété, qu'ils ne troublent jamais l'ordre, sans quoi le gouvernement ne saurait les protéger, et ils n'auraient plus aucun titre à sa bienveillance. »

 

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